France

Pro-burkini beach party : les Britanniques s'insurgent contre les arrêtés municipaux français

Alors que les cas de verbalisation de femmes en burkini ou même en hijab se multiplient en France, des internautes britanniques ont lancé plusieurs manifestations afin d'exprimer leur solidarité vis-à-vis des femmes musulmanes affectées.

Les arrêtés municipaux interdisant le port du burkini sur les plages de certaines villes françaises provoquent des remous jusqu'en Grande-Bretagne : depuis le début de la semaine, des internautes britanniques ont prévu la tenue de plusieurs événements visant à critiquer ou tourner en ridicule ces décisions.

Dans l'après-midi du jeudi 25 août, un rassemblement intitulé «Wear What You Want Beach Party» («Fête à la plage où vous pouvez porter ce que vous voulez») a été organisé devant l'ambassade de France à Londres par des usagers de Facebook.

D'après la page de la manifestation sur le réseau social, celle-ci avait pour but «d'exprimer de la solidarité à l'égard des femmes françaises musulmanes et d'appeler au retrait de la loi» sur le burkini – bien que l'interdiction concerne des arrêtés municipaux adoptés par plusieurs communes, et non une loi nationale votée par le Parlement.

Pour Fariah Syed, l'une des organisatrices de la mobilisation, les mesures prohibant cette tenue de bain islamique «contredisent toutes les valeurs que la France prétend respecter – la liberté, l'égalité et la fraternité». Et d'ajouter, à l'édition britannique du quotidien Metro : «Cette interdiction perpétue les stéréotypes sur les femmes musulmanes et, en retirant leur liberté de choix, le gouvernement français est effectivement devenu ce contre quoi elles comptent lutter – un oppresseur.»

A l'occasion de l'événement, peut-on en outre lire sur la page Facebook de celui-ci, une association de jeunes musulmans devait également grossir les rangs afin «d'expliquer aux médias pourquoi nous devons tous protester contre [cette] interdiction».

D'autres activistes britanniques prévoient également d'organiser deux manifestations d'opposition aux mesures anti-burkini le 10 septembre prochain, sur les plages de Brighton, dans le sud de l'Angleterre, et du Touquet, en France – où un arrêté interdisant le fameux maillot de bain islamique a justement été pris.

Des arrêtés municipaux pour justifier la verbalisation de femmes en hijab

A l'origine de ces mouvements de protestation : la décision prise par une vingtaine de maires du littoral méditerranéen français, à la suite de l'initiative de la ville de Cannes, de prohiber le burkini sur la plage, au nom notamment de l'ordre public et du respect de la laïcité.

Les réactions indignées à ces mesures ont gagné en ampleur, en début de semaine, lorsque des images et vidéos montrant des policiers verbaliser des femmes portant un simple voile (le hijab) ont été diffusées sur Internet.

Vendredi 26 août, le Conseil d'Etat doit rendre une décision à propos de ces arrêtés municipaux, qui fera juridiction dans l'ensemble du pays.

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