France

Burkini : les arrêtés ne doivent pas conduire à «des stigmatisations» selon Bernard Cazeneuve

A l'issue d'un entretien avec le président du CFCM, le ministre de l'Intérieur a estimé que les arrêtés anti-burkini pris dans certaines communes ne devaient pas conduire à «des stigmatisations» ou à dresser les Français «les uns contre les autres».

«La mise en œuvre de la laïcité et la possibilité de prendre ces arrêtés ne doit pas conduire à des stigmatisations ou à "l'antagonisation" des Français les uns contre les autres», a jugé Bernard Cazeneuve à l'issue d'une rencontre sollicité «en urgence» par le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Anouar Kbibech, ce mercredi 24 août.

Le CFCM s'était dit inquiet de la polémique prise par le burkini dans le débat public, et devant la peur grandissante d'une stigmatisation des musulmans de France, l'organisation avait demandé à s'entretenir au plus vite avec le ministre de l'Intérieur. «Il y a quelques jours, une femme a été verbalisée sur la plage de Cannes alors qu'elle portait un simple foulard en accompagnant juste ses enfants», déplore dans un communiqué le président du Conseil français du culte musulman. 

«Dans la situation difficile et critique que vit la France au lendemain des attentats tragiques qui ont touché profondément le pays, le CFCM en appelle à la sagesse et à la responsabilité de chacun. Aujourd'hui, nous avons plus besoin d'actes d'apaisement et de tolérance», a conclu Anouar Kbibech. 

La polémique enfle en France : le 11 août, le maire de Cannes prenait un arrêté municipal interdisant le port du burkini sur les plages de sa ville, quelques quelques jours après le scandale lié à la «journée burkini» prévue près de Marseille. Plusieurs villes vont adopter des mesures similaires, notamment la ville du Touquet. Depuis, plusieurs cas de verbalisation ont alimenté la controverse, notamment à Nice, où les policiers municipaux auraient infligé une amende à une femme uniquement parce qu'elle portait le voile sur la plage