Jamais le nombre de migrants n'avait été aussi important dans le campement de la lande de Calais – la fameuse «Jungle» –, espace de transition théorique pour les réfugiés espérant gagner les côtes britanniques. La population du camp a augmenté de plus de 50% en un an selon les autorités, pour atteindre cet été 6 900 individus... alors que le gouvernement s'était fixé pour objectif, fin 2015, de ramener celle-ci à 2 000 personnes.
Au cours des derniers mois, pourtant, les autorités ont pris une batterie de mesures visant à amoindrir l'afflux migratoire en direction de la ville, comme par exemple la réduction de près de moitié de la superficie de la «Jungle».
Les associations d'aide aux migrants elles-mêmes se disent surprises par l'accroissement du nombre de réfugiés sur place, et font état, selon l'agence AFP, de l'installation de 2 000 nouvelles personnes au cours du dernier mois.
Heurts, bagarres et raids sur les camions
Surpeuplés, le camp et ses environs sont en outre le théâtre d'incidents de plus en plus fréquents, en dépit d'une présence policière massive. Parmi ceux-ci, les plus courants sont les rixes entre migrants – l'une d'entre elles ayant causé la mort d'un Ethiopien fin juillet – et les prises d'assaut de poids lourds se rendant au Royaume-Uni.
Vendredi 19 août, la préfecture du Pas-de-Calais a fait savoir que le campement de Calais ne pouvait pas être considéré comme «un projet de vie acceptable», rappelant à l'Etat son engagement de démanteler la «Jungle» et de trouver une solution pérenne pour chaque migrant.