L'origine des incidents entre «une famille maghrébine» et des habitants du village de Sisco dans le Cap Corse, «incombe à l'évidence à des membres de la famille», a déclaré ce mercredi 17 août le procureur de la République de Bastia, Nicolas Bessone.
«Ils on voulu, dans un logique de caïdat, s'approprier la plage et la privatiser», a déclaré le préfet lors d'un point de presse, ajoutant : «Ils ont multiplié les incidents avec un certain nombre de personnes: jets de pierres, tensions très fortes, insultes, menaces».
Plus tôt dans la journée, Corse-Matin avait repéré une vidéo qui circulaient sur internet et qui battait en brèche la version de la famille maghrébine qui prétendait avoir été d'abord agressée par les Corses. On peut y voir plusieurs membre de la fratrie prendre des matraques et des battes de base-ball dans le coffre de leurs automobiles.
Dans la soirée du 13 août, une «violente rixe» avait fait quatre blessés à Sisco, sur l'île de Beauté. Trois véhicules avaient été incendiés, déclenchant un début de feu de forêt rapidement maîtrisé.
Une affaire de burkini aurait provoqué des tensions entre trois familles d'origine maghrébine et des jeunes insulaires : des touristes auraient pris en photo plusieurs femmes se baignant en burkini, suscitant la colère des proches de celles-ci, puis l'intervention de jeunes corses du village voisin.
Selon certains témoignages, les membre de la famille maghrébine se serait alors armé de gourdins, puis auraient crevé les pneus de plusieurs voitures. En réaction, des habitants des villages avoisinants auraient renversé une voiture et incendié deux véhicules appartenant à des membres de la communauté maghrébine.
Cinq personnes - deux habitants de Sisco et trois frères, résidant aux alentours de Bastia et "d'origine maghrébine", selon le parquet - ont été placées mercredi en garde à vue dans le cadre de l'enquête.
Le lendemain de cette altercation le 16 août 2016, une autre rixe avait éclatée entre insulaires et une famille d'origine maghrébine sur le pont de Carbuccia, en Corse-du-Sud. La bagarre aurait eu pour origine un échange de regards entre un groupe de jeunes corses et un père de famille d'origine maghrébine. Ce dernier a eu le nez cassé à l'issue de l'incident, tandis qu'un jeune mineur porterait sur le corps des traces légères infligées par un objet coupant.