«Nous irons devant les juridictions locales dans toutes les villes où des arrêtés ont été pris», a déclaré Marwan Muhammad, pour qui la «bataille juridique» se déroulera sur «le long terme».
«Nous ne faisons pas de référé-liberté, dans l'urgence. Nous demandons un arbitrage sur le fond», qui prendra pour chaque procédure «de neuf à douze mois», a affirmé Marwan Muhammad.
Après le rejet par le tribunal administratif de Nice de sa demande de suspension de l'arrêté municipal pris par la mairie de Cannes, le CCIF a déposé mardi matin ses «arguments» et son «recours» devant le Conseil d'Etat, où il ne sera pris en compte que quand un avocat habilité à exercer dans cette juridiction s'en saisira, a expliqué son porte-parole.
Les maires de Cannes, Mandelieu-la-Napoule et Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) et de Sisco (Haute-Corse) ont pris dernièrement des arrêtés interdisant le port du burkini, ce maillot de bain recouvrant le corps et la tête des femmes, sur les plages de leurs communes. Le député-maire LR du Touquet (Pas-de-Calais) Daniel Fasquelle a annoncé mardi son intention de prendre également la même mesure.
Une rixe a éclaté samedi entre les membres de trois familles, d'origine maghrébine, et des jeunes de la région de Sisco, qui ont reçu le renfort de proches, faisant cinq blessés légers.
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Certains témoins ont évoqué un différend lié à des photos prises par des touristes de baigneuses en burkini. Le maire de Sisco, après avoir interdit ce maillot de bain, a également assuré à l'AFP qu'une femme «se baignait en burkini» sur cette plage. Mais de source proche de l'enquête, «l'élément déclencheur» de la bagarre est encore inconnu.