France

Le Conseil constitutionnel valide le 49-3 : Valls s'en réjouit, les Français, beaucoup moins

Le 4 août, le Conseil constitutionnel a annoncé avoir censuré cinq mesures secondaires de la loi travail et n'a pas validé la motion de censure déposée par 61 députés de gauche.

Le Conseil constitutionnel a censuré cinq mesures secondaires de la loi : deux sur le fond sur le dialogue social dans les entreprises franchisées et les locaux syndicaux, et trois sur la forme. Par ailleurs, les Sages n'ont pas donné raison au recours déposé par 61 députés de gauche, qui considéraient l'usage du 49-3 comme un non-respect du débat parlementaire.

Matignon a précisé dans un communiqué que la décision du Conseil permettait «l'entrée en vigueur de ce texte qui vise à donner plus de place au dialogue social dans [le] droit [du travail]».

Sur Twitter, Myriam El-Khomry, à l'origine de la loi a parlé d'un «progrès social qui va profiter aux salariés et entreprises».

Manuel Valls s'est félicité de cette décision de valider «la quasi-totalité» de la loi travail, qui ouvre selon lui la voie «à la promulgation» et à la «mise en œuvre rapide» du texte, ajoutant sur Twitter que la validation «ouvr[ait] la voie à une nouvelle étape du dialogue social en France».

Immédiatement, l'opposition a réagit en déplorant un «gâchis» : 

Mais le tweet du Premier ministre a également suscité de vives réactions sur internet, des dizaines d'internautes usant d'humour et/ou de sarcasmes pour dénoncer une situation qu'ils considèrent anti-démocratique, assurant que la validation de la Loi travail par le conseil constitutionnel était une manière de «faire taire ceux que l'on ne souhaite pas entendre».

Evoquant le fameux «dialogue social» prôné par le Premier ministre, certains internautes se sont lancés dans une comparaison avec le candidat à la présidentielle américaine Donald Trump, reprenant une mimique de ce dernier, comme pour montrer que les paroles du Premier ministre sont vaines.

 

L'utilisation récente par le Premier ministre de la mesure du 49-3 pour faire passer la Loi Travail a inspiré aux tweetos une caricature montrant une matraque, en allusion au choix du Premier ministre de faire passer la loi en force.

D'autres, visiblement en colère, ont choisi de répondre au tweet du Premier ministre par une illustration montrant une exécution par guillotine en sinistre présage pour Manuel Valls...

Finalement, le concept même de dialogue social utilisé par le Premier ministre a attiré les foudres d'une grande partie des tweetos.

Une internaute, se revendiquant proche du front national a fait remarquer que la validation de la loi travail par le Conseil constitutionnel avait eu lieu le même jour que l'abolition des privilèges lors de la révolution française de 1789, ce qui constitue, selon elle, un triste paradoxe.

 

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