France

Grève et mobilisation des enseignants contre la réforme du collège

C'est là le vrai examen de passage et le baptême de feu pour Najat Vallaud-Belkacem : la journée d'appel à la grève et à la mobilisation des enseignants contre sa réforme du collège sera-t-elle bien suivie ?

Déjà à la mi-journée la bataille des chiffres faisait rage : selon le ministère de l’éducation nationale, 23,44% des enseignants de collège sont en grève. Selon les estimations académiques, ils seraient 27,61% dans les établissement publics et 6,75% dans le privé. 

Du côté de l’intersyndicale qui avait appelé à la grève, un chiffre de «plus de 50% d’enseignants grévistes» est avancé.

Outre cette grève, l'intersyndicale, composée d'organisations habituellement opposées, a également appelé les professeurs à se mettre en grève et à manifester à Paris et dans une cinquantaine de villes. La question de la mobilisation occupe déjà les esprits.

La question de l'Education nationale demeure épidermique en France et les réformes entreprises ces 30 dernières années ont souvent abouti à de larges manifestations. Qu'on se souvienne ainsi des manifestations contre le projet de loi Savary en 1984 qui avait entraîné la chute du gouvernement Mauroy ou encore le projet Devaquet de 1986 qui avait poussé presque 1 million de personnes dans les rues. La réforme portée par la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem ne déroge pas à la règle.

En savoir plus : Réforme du collège : tensions sur fond de mobilisation des enseignants

Quoiqu'il en soit, le Premier ministre Manuel Valls n'entend visiblement pas céder puisqu'il a affirmé, au moment même où les enseignants commençaient leur manifestation, que le décret sera publié «le plus rapidement possible». Il s'est dit persuadé «que la majorité des enseignants sont favorables à cette réforme et que cette journée le montrera».

Mais les syndicats d'enseignants menacent de ne pas limiter leur protestation à cette seule journée et de bloquer les examens du brevet des collèges prévus en juin.