Réforme du collège : tensions sur fond de mobilisation des enseignants

Réforme du collège : tensions sur fond de mobilisation des enseignants Source: AFP
La Ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem
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La réforme du collège menée par la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, embrase les débats. Les français seraient 60% à approuver la grève prévue ce 19 mai à l'appel de certains syndicats d'enseignants,

Voilà un sondage dont se serait bien passé Najat Vallaud-Belkacem: selon l'Institut Odoxa, 60% des personnes interrogées qualifient de «justifiées» les manifestations prévues ce 19 mai. Plus encore, parmi les sympathisants de gauche, ils sont 44%. A droite, le chiffre est encore plus net avec 72% des sympathisants qui soutiennent le mouvement de grève.

Autre coup dur pour la ministre, se retrouvent dans ce mouvement des syndicats majoritaires (Snes-FSU, le Snep-FSU, le Snalc, FO, la CGT et Sud) qui représentent ensemble 80% des votes des enseignants du collège lors des dernières élections professionnelles.

Pourtant la ministre a eu beau avancer que sa réforme a été approuvée à 51 voix pour (et 23 contre) par le conseil supérieur de l'éducation début avril, rien n'y fait.

L'ancien ministre de l'Education nationale, le socialiste Vincent Peillon a été appelé à la rescousse. Plus encore, Manuel Valls vient de se fendre d'une tribune pour soutenir sa ministre de l'Education.

Une réforme en quatre points

Pourtant cette réforme est impérative martèle la ministre, en raison même de la dégradation des résultats en fin du collège. Selon les études de l'OCDE, les écarts entre les bons élèves et les moins bons se creusent, et l'origine sociale devient un facteur aggravant de l'inégalité scolaire.

Que prévoit donc réellement cette réforme qui doit voir le jour en 2016 ?

- Chaque établissement décidera de 20 % de son emploi du tempspour du travail en petits groupes, de l’accompagnement personnalisé et de nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI). Certains dénoncent déjà la fin du collège unique et donc de l'enseignement unifié à l'échelle nationale. 

- Introduire une seconde langue vivante dès la 5e. Une bonne idée sur la papier mais qui entraînerait la suppression des classes européennes et bilangues. 

- Suppression de l'enseignement obligatoire des langues anciennes comme le latin ou le grec car considérées comme élitistes. Ces langues seront seulement intégrées dans les EPI. Certains syndicats soulignent que ce sera l'occasion pour l'Etat de faire des économies : avec 335 000 collégiens latinistes ou hellénistes, ce sont des milliers d’heures économisées ainsi, presque l'équivalent des 4 000 postes qui doivent justement être créés pour mettre en place la réforme du collège.

- Enseignement de thématiques parmi lesquelles «développement durable», «monde économique et professionnel», «langues et cultures de l’Antiquité», "«codage informatique».

Lever de boucliers à droite et à gauche

A droite, cette réforme est accusée d'égalitarisme et de niveller «au lieu de tirer vers le haut». Selon Nicolas Sarkozy, elle traduit une "«volonté de détruire ce qui fait le génie français».

l'UMP Luc Châtel, ancien ministre de l'Education nationale sous la présidence Sarkozy: 

A gauche, Jean-Luc Mélenchon, député européen (Parti de Gauche) a condamné la réforme qui va «considérablement aggraver les inégalités».

La peur d'un enseignement de l'histoire qui priviligierait l'Islam aux dépens du Christianisme a un temps été agitée par l'extrême-droite.

Au-delà des querelles partisanes, la crainte s'installe aussi que le «récit national» et l'attachement aux valeurs de la République et à la Nation souffrent d'un enseignement qui ne serait plus identique sur l'ensemble du territoire national.

Tout se jouera donc lors de cette manifestion de ce 19 mai, tant le gouvernement Valls a encore en mémoire les grandes protestations qui jetèrent dans la rue des centaines de milliers de personnes contre les lois Savary et Devaquet de réforme de l'éducation en 1984 et 1986.

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