«Je l'ai toujours dit : l'Union Européenne (UE) semble être tombée amoureuse d'elle-même», a déploré Robert Fico, Premier ministre slovaque, lors d'une conférence de presse portant sur la mise en place du Brexit qu'il a donnée conjointement avec son homologue britannique Teresa May. Un jugement sévère sur le projet européen qui traverse une crise profonde depuis de longs mois.
«Nous voulions être les meilleurs au monde [en matière d'intégration régionale]. Mais il semble que de nombreuses régions dans le monde nous dépassent largement», a poursuivi le chef de l'exécutif slovaque, qui s'exprimait au nom des 27. Depuis le 1er juillet, la Slovaquie a en effet pris les rênes de la présidence tournante du Conseil de l'UE, soit le Conseil des ministres des Etats membres.
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Le dirigeant slovaque entend mettre à profit cette responsabilité, qu'il exercera jusqu'en décembre, afin de donner un nouveau souffle à une UE devenue plus impopulaire que jamais. Les chefs d'Etat et de gouvernement européens, selon lui, doivent réagir au vote des Britanniques en donnant à leur opinion publique une nouvelle image des institutions européennes. A défaut, le continent ira au-devant de «fragmentations» et «déstabilisations».
En d'autres termes, Robert Fico s'est fait l'écho de nombreux responsables et hommes politiques européens, qui ont appelé à une réforme de l'UE qui permettrait de redorer son image. Quelques jours après le vote sur le Brexit, François Hollande, Angela Merkel et Matteo Renzi avaient ainsi annoncé vouloir donner une «nouvelle impulsion» au projet européen, sans pour autant donner de précisions sur ce que cela impliquerait.