«Une polémique purement politique, qui vise à déstabiliser le gouvernement». C'est en ces termes que le Premier ministre Manuel Valls a décrit «l'affaire» Sandra Bertin, lundi matin au micro de BFMTV. La veille, la responsable du Centre de supervision urbain de Nice Sandra Bertin avait accusé le ministère de l'Intérieur Bernard Cazeneuve d'avoir fait pression sur elle, afin de modifier son rapport concernant l'attentat meurtrier de Nice du 14 Juillet. Des affirmations qui ont poussé le ministre à annoncer, le jour-même, qu'il porterait plainte à contre de la policière pour diffamation.
Dénonçant une campagne antigouvernementale engagée par «l'ancien maire de Nice» Christian Estrosi dès le lendemain de l'attaque sur la Promenade des Anglais, le chef du gouvernement a par ailleurs regretté que l'on mette au même niveau «ministre de l'Intérieur et une policière municipale».
Le weekend suivant l'attentat, le président LR de la région PACA avait accusé Bernard Cazeneuve de «mensonge d'Etat», à propos des chiffres officiels des forces de l'ordre déployées le soir du 14 juillet.
Cazeneuve soutenu par Le Roux, le FN et Morano vent debout contre le gouvernement
Volant au secours de l'exécutif, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, a fustigé les reproches de Christian Estrosi à l'encontre de Bernard Cazeneuve, «qui [lui] assume ses responsabilités». Le député de gauche a également invité Sandra Bertin «à donner les noms précis de ceux qu'elle met en cause».
Sans surprise, le FN n'a quant à lui pas été tendre avec le gouvernement : le vice-président du parti Florian Philippot a appelé dans un hashtag le ministre de l'Intérieur à la démission, pour s'être «déshon[oré]» en portant plainte «contre une policière municipale».
Le délégué du Rassemblement Bleu Marine Jacques Clostermann, en outre, s'est indigné des propos de Manuel Valls sur la différence de valeur entre ministre et policier.
La petite phrase du Premier ministre a également exaspéré l'eurodéputée LR Nadine Morano, qui a qualifié celui-ci «d'irresponsab[le]». L'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a souligné de manière ironique, à cette occasion, l'importance du dispositif policier dont bénéficie le chef du gouvernement lors ses déplacements.