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Nouvelle nuit de violences dans le Val-d'Oise (PHOTOS, VIDEOS) après le décès d'Adama Traoré

Pour la deuxième nuit consécutive, des violences ont éclaté du 20 au 21 juillet à Persan et Beaumont-sur-Oise, après la mort d'Adama Traoré, âgé de 24 ans, lors de son interpellation. Une mort que ses proches qualifient de «bavure».

Les violences, qui impliquaient 200 personnes selon Jean-Simon Mérandat, se sont produites sur les communes voisines de Beaumont-sur-Oise, Persan et Bruyères-sur-Oise, où 180 membres des forces de l'ordre étaient mobilisés.

La veille, dans la nuit du 19 au 20 juillet, des échauffourées impliquant une centaine de personnes avaient déjà éclaté, après la nouvelle de la mort d'un homme de 24 ans prénommé Adama Traoré, lors de son interpellation par les forces de l'ordre plus tôt dans l'après-midi.

Le jeune homme a dans un premier temps été présenté comme un suspect dans une affaire d'extorsion de fonds. Mais, selon une source proche de l'enquête, Adama Traoré se serait en fait interposé lors de l'interpellation de son frère, véritable suspect recherché dans cette affaire, avant d'être lui-même interpellé.

Selon le procureur de la République de Pontoise, Yves Jannier, le jeune homme «a fait un malaise pendant le trajet dans le véhicule» vers la gendarmerie. «Immédiatement alertés», les pompiers sont intervenus pour lui porter secours, mais n'ont rien pu faire.

Les violences qui avaient suivi l'annonce de sa mort mardi, avaient fait cinq blessés légers chez les gendarmes. Les forces de l'ordre avaient également essuyé des «tirs d'armes à plomb», selon une source proche des autorités.

Neuf véhicules, dont deux de la police municipale, avaient été incendiés et quatre bâtiments publics dégradés, selon la porte-parole de la gendarmerie nationale Karine Lejeune. Une personne avait été interpellée. Au cours de la nuit, neuf personnes ont été interpellées et placées en garde-à-vue pour des faits «d'attroupements armés, incendies volontaires et jets d'objets incendiaires sur les forces de l'ordre», a indiqué le directeur de cabinet du préfet du Val-d'Oise, Jean-Simon Mérandat.

15 véhicules ont été incendiés et 35 feux sur la voix publique ont été recensés, ainsi que deux tentatives d'incendie à l'encontre de la mairie et d'une école maternelle de Beaumont-sur-Oise. La situation a été «tendue de 22h30 à 4h30, mais maîtrisée grâce au robuste dispositif mis en place», a-t-il ajouté.

Le préfet refuse de recevoir les jeunes de Persan

Dans l'après-midi du 20 juillet, des jeunes du quartier se sont rendus à la mairie de Persan, où devait être organisé un point presse avec le maire de la commune et Jean-Yves Latournerie, préfet du Val-d'Oise.

«On veut voir le corps, qu'on nous explique», disaient-ils. Ils sont repartis sans explications, le point de presse ayant été annulé.

«Les circonstances n'étaient pas réunies pour ce dialogue-là», a estimé plus tard le préfet, alors que des jeunes qui avaient organisé un sit-in devant la gendarmerie de Persan venaient d'être évacués par les forces de l'ordre. «Je comprends la peine des proches», a-t-il ajouté, «ils ont droit à la vérité, il faut laisser le temps à la justice de l'établir».

Une enquête conjointe de la section de recherches et de l'inspection générale de la gendarmerie est en cours.

«On va faire procéder à une autopsie pour avoir le maximum d'éléments d'information», a indiqué à l'AFP le procureur de Pontoise, précisant qu'une information judiciaire avait été ouverte pour faire la lumière sur les circonstances du décès.

La famille du jeune a finalement été autorisée à voir le corps d'Adama Traoré avant l'autopsie. Les résultats des analyses médico-légales devraient être connus jeudi 21 juillet en fin de journée. La famille a annoncé son intention d'organiser une marche blanche et compte d'emblée demander une contre-expertise de l'autopsie.