France

Prison ou petit appartement privé ? La «dure» vie de Salah Abdeslam à Fleury-Mérogis

Un décret du 20 mai autorise les députés, accompagnés de journalistes, à inspecter les prisons à l’improviste. Thierry Solère et le Journal du Dimanche se sont rendus à Fleury-Mérogis pour se rendre compte des conditions de détention du terroriste.

Fin juin, le député et vice-Président du Conseil général des Hauts-de-Seine, Thierry Solère, s’est rendu dans la plus grande prison d’Europe, Fleury-Mérogis, en Essonne, en compagnie de deux journalistes du Journal du Dimanche (JDD). Ils leur a été difficile d’en croire leurs propres yeux au vu des conditions luxueuses dans lesquelles vit le terroriste qui a fomenté les attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

Pendant leur visite, il ont pu s’apercevoir que Salah Abdeslam habitait dans une cellule très sécurisée de la tripale D3, au quatrième étage, loin des autres prisonniers. Des mesures justifiées par le fait que les autorités de la prison «craignent pour sa vie». «Il y a ici au moins un détenu dont la sœur a été tuée sur les terrasses», a ainsi expliqué la directrice de la sécurité de Fleury-Mérogis.

La vie du terroriste ne semble pas être trop triste. A la veille de son arrivée, les autorités de la prison ont vidé une partie du quatrième étage pour qu’il ne puisse pas parler aux autres prisonniers incarcérés pour terrorisme. Quatre cellules ont été aménagées pour sa venue le 28 avril : deux cellules à son propre usage (la cellule B sera utilisée en cas de dégradation de la A). Entre ces deux là, un poste de surveillance permanent où l’on note ses moindres faits et gestes et d’où l'on est en mesure d'intervenir pour le cas où il voudrait se suicider. Enfin, la dernière cellule a été aménagée avec des appareils de musculation afin qu’il puisse faire des exercices.

Sur le toit, les autorités de la prison ont mis à sa disposition un petit espace de promenade pour son seul usage. Il peut s’y promener avec son avocat. Quant à sa famille, il peut la voir au parloir.

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La vie de Salah Abdeslam, qui est à l’origine de la mort d’au moins 130 personnes, ne semble pas être trop dure. Il peut prier autant qu’il le veut, sa famille lui apporte des livres et les surveillants racontent qu’il cuisine beaucoup. Comme les autres détenus, il a à sa disposition un réchaud, un réfrigérateur et une télévision.

«Il regarde assez peu l'Euro. En revanche, son truc c'est la téléréalité, il regarde des émissions des heures et des heures… et le matin, il se lève vers 11 heures», raconte l’un des surveillants.

Salah Abdeslam voulant suivre le jeûne du Ramadan, comme d’autres détenus, l'administration a adapté ses repas, distribuant à midi et le soir des denrées conservables jusqu'au coucher du soleil.

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