La candidature du président du parti LR à la primaire des 20 et 27 novembre est un secret de polichinelle. Mais jamais avant cette réunion du «parlement» du parti, l'ancien président de la République n'avait laissé entendre aussi clairement qu'il allait concourir.
«Cette primaire sera le temps de la concurrence entre fortes personnalités, entre des talents incontestables. Cette concurrence est formidable, personne ne doit la redouter», a lancé Nicolas Sarkozy, offensif, devant 1 700 personnes selon les organisateurs (un millier de conseillers nationaux et 700 à 800 adhérents invités aux travaux l'après-midi).
L'ex-président a toutefois posé une limite aux affrontements qui mèneront au choix du représentant du parti à la présidentielle : «L'unité de notre famille politique.» Nicolas Sarkozy a souligné qu'il n'était pas nécessaire «de faire sa publicité en attaquant sa famille». D'autant que la campagne pour la primaire dure un trimestre. «Trois mois, dans la vie politique, c'est une éternité», a-t-il prévenu.
Le président des Répulicains, dont on attend l'officialisation de la candidature vers la fin août, s'est quelque peu dévoilé en affirmant que pour la primaire, il fallait «donner le maximum : je sais faire. Et je suis sûr que d'autres sauront faire».
D'après les derniers sondages effectués auprès des sympathisants de droite, l'ancien chef de l'Etat rattrape Alain Juppé, son concurrent le plus sérieux.
Seuls trois candidats déclarés à la primaire étaient restés pour écouter son discours : François Fillon, Nadine Morano, Hervé Mariton. «Notre compétition devra être franche, loyale, et une fois le verdict des primaires annonncé, pas une voix ne devra manquer au vainqueur», a affirmé l'ex-Premier ministre, défendant un «vent de liberté» en France, loin des «synthèses molles», glissant que «chacun puisera ou non son inspiration» dans le projet.
Nicolas Sarkozy tacle déjà ses futurs concurrents
«Merci à François, Nadine, Hervé, Michèle (Alliot-Marie) d'être là, parce que c'est à l'intérieur que ça se passe», a lancé le président des Républicains, taclant les absents, sans les nommer : Alain Juppé, Jean-François Copé et Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), qui s'étaient éclipsés. Bruno Le Maire, en déplacement à Aix-en-Provence, n'est pas venu du tout.
Alors que NKM avait donné rendez-vous à la presse à la pause déjeuner dans un café face à la Mutualité, Nicolas Sarkozy a lancé : «C'est plus facile d'être sur le trottoir et de parler à quelques journalistes. C'est moins facile d'être au milieu des siens.»
Ses autres flèches ont été décochées aux socialistes, notamment au président François Hollande dont «les mensonges» ont mis la France dans «une situation désastreuse», a déploré Nicolas Sarkozy.