France

Menace terroriste au niveau «maximal» après l’assassinat d’un couple de policiers par un djihadiste

Deux jours après l'attaque terroriste survenue à Magnanville, l’heure est mercredi 15 juin au recueillement et aux promesses du gouvernement, qui a assuré que «des moyens supplémentaires» allaient être déployés pour faire face à la menace djihadiste.

Drapeaux du ministère de l’Intérieur mis en berne jusque vendredi, minute de silence observée dans tous les commissariats du pays ; la tragédie a laissé place au recueillement deux jours après qu’un policier et sa compagne ont été tués dans les Yvelines par Larossi Abballa, 25 ans, qui avait prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI).

Alors que le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a évoqué un «abject assassinat», le président François Hollande a indiqué qu’il se recueillerait au ministère à midi. Il a par ailleurs assuré que l’enfant du couple, âgé de trois ans et demi, retrouvé vivant mais «en état de sidération», serait fait pupille de la Nation (statut généralement réservé aux enfants des victimes de guerre, adoptés par l’Etat).

Le président français a promis d’agir, assurant que la vigilance contre le terrorisme était désormais «portée à son niveau maximal» et qu'il souhaitait que «des moyens supplémentaires puissent être déployés» pour faire face à la menace.

Reçus mardi au ministère de l’Intérieur, les principaux syndicats de police ont annoncé avoir obtenu que les policiers puissent rester armés en dehors de leur service. Si cette mesure avait déjà été validée pendant toute la durée de l’état d’urgence, jusqu’au 26 juillet, Bernard Cazeneuve «nous a annoncé que l'autorisation du port d'armes serait prolongée au-delà de l'état d'urgence», a rapporté Yves Lefebvre, secrétaire général d'Unité SGP-FO.

Dans la soirée du lundi 13 juin, Larossi Abballa a tué à coups de couteau Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant de police adjoint du commissariat des Mureaux, devant son pavillon. Il a ensuite séquestré sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif du commissariat voisin de Mantes-la-Jolie, qu'il a égorgée, et leur petit garçon de trois ans et demi, qui a échappé à la mort mais a toutefois été hospitalisé.

Dans une vidéo enregistrée avant de mourir dans l'assaut du Raid, Abballa, qui avait déjà été condamné en 2013 pour sa participation à une filière djihadiste, promet «d'autres surprises pour l'Euro», le tournoi de football disputé en France jusqu'au 10 juillet. «L'Euro sera un cimetière», a-t-il mis en garde.

Trois hommes de 27, 29 et 44 ans, qui font partie de l'entourage du meurtrier, ont été placés en garde à vue. Deux d'entre eux avaient été condamnés avec Abballa en 2013.

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