Des familles juives se transforment en réfugiés de l’intérieur ou quittent la France. Le département de la Seine-Saint-Denis témoigne de cette tendance.
«Jusque dans les années 2000-2005, la ville était paisible et agréable, avec 250 à 300 familles juives, des synagogues remplies pour shabbat. A l'heure actuelle, il n'y subsiste qu'une centaine de familles juives», a confié à l’AFP un résident local Alain Benhamou.
La Seine-Saint-Denis était une des régions les plus peuplées par des juifs en France. Maintenant elle est devenue l’un des «territoires perdus de la République», selon Alain. Il est sûr qu’il n’y aura bientôt plus de juifs dans la région, ses inquiétudes sont partagées par d’autres juifs français.
Ainsi, le rabbin Moshe Lewin estime que «des juifs ne peuvent plus vivre de manière apaisée» en France. «Certains sont obligés de cacher leur kippa ou leur étoile de David», déplore-t-il.
Dans d’autres communes françaises, la population juive se plaint que des croix gammées soient peintes sur leurs portes et qu’ils soient agressés dans les rues.
La migration domestique augmente chaque jour, a confié pour sa part le maire de la ville de Sarcelles François Pupponi à l’AFP. Certains juifs ont été impliqués dans «des situations extrêmement violentes» et ont dû être relogés immédiatement, a-t-il ajouté.
Au cours de la dernière année, 8 000 juifs ont fui la France, selon des chiffres israéliens.
Cette situation a été provoquée principalement par les attaques violentes en France, notamment lors qu'un tireur djihadiste a tué quatre juifs dans un supermarché casher.
Selon des chercheurs sociaux, les premiers signes de changement sont liés à l’aggravation des relations israélo-palestiniennes en 2000 : les troubles qui ont commencé à Paris ont provoqué des menaces et des crimes antisémites. Pour le moment, la France abriterait la population juive la plus importante d’Europe, environ 600 000 personnes.