France

Manuel Valls hausse le ton : «La CGT ne fait pas la loi dans de ce pays»

Devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre a écarté la «remise en cause» comme «le retrait» de l’article 2 du projet de loi Travail, ce qui a déchaîné les critiques des Français dont une majorité demande le retrait du texte.

Lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, Manuel Valls s’est exprimé sur les grèves et les blocages organisés par la Confédération générale du travail : «La CGT ne fait pas la loi dans ce pays.» Le Premier ministre a tenu un langage de fermeté à l’adresse du syndicat et l’a qualifié d’«organisation minoritaire qui veut faire plier le gouvernement et qui veut tordre l'intérêt général».

Le discours du Premier ministre a été applaudi par plusieurs députés.

Ces propos ont fait l’objet des critiques des internautes qui ont décoché des flèches bien aiguisées contre Manuel Valls.

Le Premier ministre a quand même souligné qu’il n’était pas «dans une confrontation personnelle avec la CGT», tout en accusant le syndicat de «radicalisation» et en lui reprochant de conduire un «processus qui peut mener à la violence».

«Ni retrait du texte ni remise en cause de l'article 2»

Manuel Valls a clairement déclaré que le gouvernement ne reculerait pas sur la loi Travail. «Il n'y aura ni retrait du texte, ni remise en cause de l'article 2, car c'est le cœur de la philosophie du texte», a-t-il martelé, signifiant ce qu’il comptait faire face aux blocages provoqués par les opposants à la loi Travail. Il a aussi justifié le recours aux forces de l'ordre pour lever les barrages qui touchent certains dépôts de carburants «pour que l'économie ne soit pas asphyxiée par les agissements de quelques-uns».

En même temps, un sondage Elabe montre que sept Français sur dix (69%) se prononcent pour le retrait du projet de loi de Travail «pour éviter le blocage du pays», estimant que François Hollande et Manuel Valls sont les responsables de l’augmentation de tensions en France.

La présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a elle aussi demandé sur son blog au gouvernement «de retirer immédiatement la loi Travail» et «de permettre le déblocage de la France».

Les tensions croissantes dans l’Hexagone

Manuel Valls a fait ces déclarations, alors que la France est secouée par un important mouvement de protestation né de l’opposition à la loi Travail. En bloquant les raffineries situées sur le territoire national, ce qui provoque, par endroits des ruptures d’approvisionnement en carburant, les syndicats compliquent la situation. Cette crise pourrait encore durer étant donné que la CGT a appelé ses personnels qui travaillent dans les centrales nucléaires à suivre le mouvement.

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La Confédération générale du travail appelle, par ailleurs, un nombre croissant d’entreprises de service public, comme la SNCF et la RATP, à rejoindre le mouvement de grève pour protester contre la loi Travail. De plus, l'USAC-CGT, premier syndicat de l'aviation civile, a lui aussi déposé un préavis de grève. La multiplication de ces appels à la grève risquent en fin de compte de paralyser l’ensemble du pays.