Vers 6h du matin ce 24 mai, l'opération des forces de la Sécurité publique, qui avait débuté à 04h15, était «terminée», selon la préfecture. Les journalistes de l'AFP sur place ont constaté que des camions citernes, bloqués aux ronds-points environnants, recommençaient à circuler au compte-goutte sous escorte policière.
Le face à face entre manifestants et forces de l'ordre près du dépôt de carburant et de la raffinerie de Fos-sur-Mer a commencé dans la nuit du 22 au 23 mai. Les protestataires exigeaient le retrait de la loi travail en précisant que, malgré l'arrivée de la police, ils maintiendraient leurs barrages jusqu’à la manifestation nationale prévue le 26 mai.
Selon les informations données par les syndicats, environ 500 personnes se sont réunies autour de ces barrages.
François Hollande dénonce «un blocage» décidé «par une minorité»
Le président français a dénoncé, sur France Culture, le «blocage» des raffineries et dépôts de carburant par une minorité opposée au projet de loi travail.
Evoquant le conflit social en cours lors d'un entretien consacré à l'Histoire, le chef de l'Etat a dit ne pas vouloir «ignorer, négliger ce qui se passe, considérer que ça ne mérite pas une forme de respect par rapport à ceux qui ont des revendications légitimes».
«Mais ça ne me conduit pas non plus à accepter ce qui est aujourd'hui un blocage qui est fondé simplement par une stratégie portée par une minorité», a-t-il ajouté.
Un peu plus tôt, sur Europe 1, Manuel Valls avait réaffirmé qu'il n'y aurait «pas de retrait» du projet de loi travail, adopté en première lecture à l'Assemblée au moyen de l'article 49.3 de la Constitution.
Début de grève timide à la raffinerie d'ExxonMobil en Normandie
D'autres régions françaises entament aussi timidement leurs grèves. La CGT et FO ont aussi initié une grève à la raffinerie ExxonMobil de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime), sans pour autant perturber le fonctionnement de cet important site.
«Nous avons 50% de grévistes parmi les personnels postés et cela va avoir un impact sur la production», a affirmé à l'AFP la CGT d'ExxonMobil, par la voix de son porte-parole, Christophe Aubert.
Le porte-parole de la direction, Didier Lutsen, a fait état d'une «dizaine de grévistes».
«Mais la situation est très évolutive», a-t-il reconnu. «Les mouvements de camions-citerne se poursuivent normalement», a-t-il ajouté.