«Armée française criminelle ! Armée française pédophile !», scandaient en chœur plusieurs dizaines de manifestants rassemblés devant le nouveau siège du ministère de la Défense dans la soirée du 8 mai. Ils avaient répondu à l'appel de la brigade Anti Négrophobie, qui avait appelé au rassemblement sur sa page Facebook afin de demander le départ de l'armée française d'Afrique.
La manifestation a conduit à peu de débordements, même si certains individus un peu trop échaudés se sont retrouvés aspergés de gaz lacrymogènes par les CRS venus encadrer la manifestation et parer à d'éventuelles échauffourées.
Les manifestants ont choisi la date symbolique du 8 mai, jour de la commémoration de la fin de la guerre contre l'Allemagne nazie, pour montrer du doigt l'armée française, embourbée depuis plusieurs mois dans des scandales de pédophilie.
Plusieurs soldats français en mission en Afrique, et notamment en Centrafrique et au Burkina Faso, ont en effet été suspendus après qu'il eut été prouvé qu'ils s'étaient livrés à des attouchements sur de jeunes enfants.
En Centrafrique, les répercussions du scandale lié à l'opération Sangaris ont été telles qu'elles avaient fait réagir François Hollande : «Je ne peux pas accepter qu'il y ait la moindre tache sur la réputation de nos armées, c'est-à-dire de la France», avait insisté le chef de l'Etat et des armées début avril, se prononçant pour des sanctions exemplaires si les faits étaient confirmés.
L'ONU avait également ouvert une enquête sur de nouvelles allégations «extrêmement troublantes» de violences sexuelles, y compris de «bestialité», exercées en Centrafrique par des soldats de la force française Sangaris et de l'ONU.
Si l’événement est passé inaperçu dans les grands médias, il a néanmoins fait réagir les internautes sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter, où certains ont condamné avec virulence la manifestation et les insultes proférées à l'encontre de l'armée française.