France

Loi travail : Cazeneuve fustige «l'outrance» de ceux qui essaient d'instrumentaliser les violences

Le ministre de l'Intérieur s'est rendu auprès d'un policier grièvement blessé lors des violentes altercations du jeudi 28 avril. A cette occasion, il a vivement critiqué les débordements de la 4e journée de mobilisation contre la loi travail.

«Ceux qui essaient d'instrumentaliser ce contexte à des fins politiques en proposant qu'on interdise tout sont à la fois ignorants du droit et ignorants de ce qu'est l'état d'urgence et ignorants de ce qu'est la République et des principes de liberté qui la guident», a déclaré le ministre à la presse  en sortant de la Pitié-Salpêtrière.

Le ministre venait de se rendre au chevet d'un gardien de la paix grièvement blessé à la tête au cours de la manifestation parisienne jeudi et dont l'état reste préoccupant. Ce policier de la Brigade d'information de voie publique (BIVP) assurait la liaison avec les organisateurs du défilé et était en tenue civile lorsqu'il a été frappé par un projectile.

«Ceux qui ont diffusé sur la police des affiches et des propos qui contribuaient à tendre (les relations avec les manifestants) n'ont pas témoigné d'un grand esprit de responsabilité», a poursuivi Bernard Cazeneuve, en référence à une affiche de la CGT affirmant «la police doit protéger les citoyens et non les frapper».

L'extrême gauche a pour sa part dénoncé les violences policières envers les manifestants mobilisés contre la loi El Khomri et ceux du mouvement Nuit Debout. Le parti Les Républicains a de son côté demandé lundi à Bernard Cazeneuve de suspendre l'autorisation d'occupation de la place de la République à Paris par Nuit debout, critiquant «l'irresponsabilité gouvernementale face à une situation inadmissible dans un contexte d'état d'urgence».

Entre 170 000 personnes (selon les autorités) et 500 000 (selon la CGT) ont défilé jeudi contre la loi travail lors de manifestations marquées par de violents affrontements à Paris et en province, faisant des blessés graves du côté des forces de l'ordre et des manifestants et conduisant à 124 interpellations.