Le général Bertrand Soubelet n'est désormais plus que l'ancien commandant de la gendarmerie d’Outre-mer. Il a perdu son poste après la publication, en mars, de son livre Tout ce qu’il ne faut pas dire, dans lequel il dresse un constat critique virulent à l'égard du gouvernement et du fonctionnement de l’Etat français. Suivant la décision prise par François Hollande, le général Lambert Lucas, jusqu’alors commandant de la gendarmerie en Guyane, lui succèdera.
«Je ne peux m’empêcher de penser que la seule raison de cette nouvelle mise à l’écart est la publication du livre Tout ce qu’il ne faut pas dire», a déclaré le général Soubelet à l’AFP.
Alors que le directeur général de la Gendarmerie nationale (DGGN), Denis Favier, a confirmé que le général Soubelet ne serait pas sanctionné et qu’il exercerait «peut-être d’autres (fonctions) dans le futur», le principal concerné s’est néanmoins interrogé sur sa place et son action à l'avenir : «Pour être mis à l’écart dans ces conditions, j’ai l’impression de constituer un danger pour mon pays, ce qui m’amène à réfléchir à mon avenir immédiat et à la manière dont je vais continuer à servir la France», a déclaré le général Soubelet avant d’ajouter qu’il tirait «la conclusion que l’Etat a suffisamment de compétences et de talents pour payer des responsables d’un certain niveau à ne rien faire».
Dans son livre, Bertrand Soubelet s’en prend, entre autres, aux magistrats «jusqu’au-boutistes», qualifie le système syndical de «dispendieux» et estime que les partis politiques sont «globalement disqualifiés».
A la mi-avril, le parti Les Républicains a dénoncé «l’opération de limogeage» menée à l’encontre du général. Selon le parti, le général Soubelet est devenu «la bête noire du gouvernement» et sa mise à l’écart montre la «fébrilité» des autorités et leur volonté «qu’aucune tête ne dépasse».