Maintenu par un escabeau, un écran de deux mètres de large a été installé pour permettre la diffusion du film-documentaire qui pourfend le capitalisme et ses dérives. Malgré l'arrêté municipal qui interdit la tenue du rassemblement organisé par le mouvement Nuit debout, les spectateurs ont assisté à la projection sans véritablement s'inquiéter d'une éventuelle intervention de la police.
Interrogé par La voix du Nord sur la décision de la municipalité, Laurent semble agacé : «L’arrêté municipal est antidémocratique. La Nuit debout, c’est le peuple qui parle, c’est un rassemblement citoyen. Nous aurions eu le double de personnes pour la projection sans cet arrêté.» «On essaie de se réapproprier l’espace public», poursuit Matthieu, qui poursuit : «Une agora comme celle-là est un lieu idéal pour nous exprimer. Nous voulons une autre démocratie.»
La mairie voulait se prémunir d'éventuels incidents
De son côté, le journal belge Nord éclair rapporte que la mairie avait étayé une série d'arguments justifiant son arrêté. L’appel à un rassemblement dans le «but de manifestation politique», émanant du «collectif non identifié Nuit debout», n’a fait l’objet d’aucune déclaration préalable en sous-préfecture ni en mairie. La ville ajoute par ailleurs que la «situation particulière de Calais, caractérisée par la présence massive et croissante de migrants» accentue le risque «de graves troubles publics régulièrement causés par des affrontements entre groupuscules d’extrême-gauche et d’extrême-droite».
Aucun incident n'a pour autant été recensé par la police ou les riverains, laissant penser que les participants se sont dispersés dans le calme.