Quelques centaines de mètres après le départ du cortège de la place de la République le 14 avril, notre journaliste a été pris à partie par un manifestant qui refusait que l’équipe de RT France puisse couvrir cette journée de mobilisation. Menacé et insulté, celui-ci a poursuivi la couverture de l’évènement à bonne distance des éléments nuisibles, évitant ainsi de se faire agresser. En cause, le caractère prétendument «fasciste» de notre média, accusé de faire le jeu de la «fachosphère».
En début d’après-midi, une jeune fille s’est présentée devant lui et l'a pris en photo en lui disant : «Oh put*** je l'ai en gros plan ! T'es content de faire ton métier fils de p*** !».
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Quelques heures plus tard, celle-ci a posté ses photos de notre journaliste sur le groupe public Facebook «Blocus Paris». Cette page a notamment été relayée par celle du Mouvement Inter Lutte Indépendant, qui a récemment confié dans une interview à Mediapart agir en collaboration avec l’Action Antifasciste Paris-Banlieue.
Les commentaires présents sous le post semblent répondre favorablement à l'injonction initiale de son auteur.
Si le message original ne mentionnait pas l'appartenance du journaliste à notre média, celle-ci a été rendue publique par le photo-reporter Louis Witter.
Au vu des signes concrets et crédibles émanant d'individus souhaitant s'en prendre physiquement à notre journaliste, une plainte a été déposée au commissariat pour «menace matérialisée par écrit, image ou autre objet de violences». Les services de police prennent l'affaire très au sérieux.
Ce n'est pas la première fois que les reporters de RT France sont visés par des individus issus de la mouvance dite «antifa». Un autre membre de notre équipe avait déjà, il y a une dizaine de jours, fait l'objet d'une tentative d'agression lors d’un cortège contre la loi travail. Par chance, il s'en était sorti indemne et nous avions décidé de ne pas relever publiquement cet incident.
Mais RT France est aussi la cible d'attaques, moins caractérisées par leur violence que par leur perfidie, issues d'organes plus traditionnels, qui participent probablement à l'hostilité que rencontrent nos reporters sur le terrain. Ainsi le journal Libération a publié il y a quelques jours un article à notre sujet, nous présentant comme l’«équivalent de France 24 […] l’indépendance en moins», nous accusant de pratiquer un «bourrage de crâne intensif» et d’être devenus «l’un des médias préférés de la "fachosphère"».
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