«Moi, vous savez, j'ai honte quand je vois ce qui se passe aujourd'hui sur les frontières de l'Europe, j'ai vraiment honte. Je pense que Madame Merkel a sauvé l'honneur de l'Europe en tenant les propos qu'elle a tenus sur la nécessité de l'accueil des réfugiés en France.» Anne Hidalgo ne tarit pas d'éloges sur la gestion de la crise migratoire par la chancelière allemande, alors qu'outre-rhin, les Allemands montrent de plus en plus leur scepticisme à l’égard de cette politique de «bienvenue».
S'exprimant en marge de la cérémonie, placée sous le signe de la tolérance interreligieuse, de dévoilement d'une plaque en mémoire des victimes de la Saint-Barthélemy à Paris, la maire de Paris a confié quelques commentaires aux journalistes présents. «Je l'ai dit dans mon propos : la porte de l'avenir, elle s'ouvre vers l'extérieur. Ce ne sont pas les murs, ce ne sont pas les barrières qui vont nous sauver de je ne sais quelle menace» a-t-elle ajoutée.
«Bien sûr qu'on a une situation de crise, de crise économique, et que ce n'est pas simple, que des populations sont aujourd'hui inquiètes, [qu'elles se trouvent] dans l'anxiété. Bien sûr que tout cela est une réalité, mais à nous de poser des actes concrets», a-t-elle précisé, se voulant rassurante.
A l'opposé de cette vision des choses, pour la présidente du Front National, la politique laxiste de la chancelière est tout sauf un modèle. Marine Le Pen fustige ainsi l'accord négocié entre l'UE et la Turquie avec la bénédiction d'Angela Merkel, accord qui prévoit qu'Ankara reprenne en charge les migrants illégaux qui ont rejoint la Grèce depuis la Turquie ou la Syrie et qu'en échange l’Union européenne accueille des milliers de réfugiés syriens actuellement en Turquie. L’accord concède également de nombreuses contreparties à Ankara, qui se verra récompensée par des compensations financières, des facilités dans l'obtention de visas pour les citoyens turcs et une avancée dans les négociations sur son éventuelle adhésion à l’Union européenne.
Pour Marine Le Pen, un tel accord et de telles concessions envers le gouvernement Erdogan, connu pour son «inacceptable indulgence envers Daesh à qui il achète du pétrole sont une véritable trahison et posent un sérieux problème démocratique».
Dans une interview exclusive au site russe d'information LifeNews, elle juge également que la chancelière n'avait pas «les pouvoirs nécessaires pour conclure l'accord». La présidente du Front National estime par ailleurs que «négocier en ces termes allait à l'encontre de la volonté de la majorité des peuples en Europe, et offrait à la Turquie des contreparties inacceptables, notamment celles concernant l'adhésion à l'UE ou les visas, auxquelles le Front National est depuis longtemps farouchement oppose».