Dans la nuit du 12 au 13 avril, une centaine de manifestants s’étaient amassés sur la place de la République à Paris dans le cadre de l’action Nuit Debout, lorsque brusquement, toutes les lumières se sont éteintes.
Plongés dans le noir, les protestataires ont alors dû se contenter de briquets et de téléphones portables pour disposer d'un semblant de luminosité.
Immédiatement, une organisatrice du rassemblement a accusé «la mairie» de Paris d'avoir «volontairement coupé» l'alimentation des lampadaires.
Sur les réseaux sociaux, les activistes outrés n'ont alors pas tardé à rebaptiser l'incident «Lampagate», en référence au célèbre scandale américain du «Watergate» et à d’autres affaires polémiques rebaptisées de la sorte par les médias.
La mairie se défend, invoquant un incident... culinaire
Mais face à l'accusation, un responsable presse de la ville de Paris a vivement démenti, dans une série de tweets, expliquant : «La manifestation, qui se déroule dans le calme, a le droit de se tenir [et] ce n'est en tout cas pas la ville qui a éteint l'éclairage de la place de la République. Ce serait imbécile.»
Quelques heures plus tard, le responsable a publié une photo de câbles brûlés, expliquant avoir détecté la cause de l’incident : selon lui, «un barbecue allumé à même le sol a brûlé un câble d'alimentation».
Le rassemblement dispersé
Plus tard dans la soirée, les CRS déployés sur place ont coupé la sonorisation des activistes avant de disperser le rassemblement place de la République.
Les couche-tards se sont alors dirigés vers la rue Réaumur pour continuer leur action avant d'arriver devant le commissariat de police du IIe arrondissement de Paris. Les policiers les ont empêchés d’entrer dans le bâtiment.
Les manifestants ont scandé des slogans tels que «Paris debout, soulève toi» et ont réclamé la libération d’un étudiant qui avait été arrêté par la police plus tôt dans la journée. Les quelque 400 personnes qui participaient au mouvement se sont ensuite dispersées vers 2h30.
La police a indiqué à l’AFP que cinq personnes avaient été placées en garde à vue lors de la journée du 12 avril. Dans l’après-midi, des manifestants de Nuit Debout s’étaient rassemblés à la gare Saint-Lazare puis place de l'Opéra pour y mener une action «en soutien aux cheminots», actuellement en négociations avec leur direction. Ils avaient alors tenté de forcer le barrage de policiers, qui les avaient violemment repoussés, comme a pu le constater notre correspondant sur place.
Marmite de soupe et indignation
L’indignation des Nuit Debout quant au «scandale du Lampagate» survient après que de nombreux internautes (et même des politiques) se sont montrés choqués par une photo du 11 avril où l’on voit des CRS renverser une marmite de soupe entière pour disperser un rassemblement du mouvement à Paris.
Les policiers avaient été chargés de bloquer toutes les sources de ravitaillement permettant aux activistes de continuer à se relayer sur la place de la République.
Certains avaient même rebaptisé la scène «MarmiteGate». Cela ne s’invente pas.