«La volonté du préfet de privilégier un lieu de culte financé par des fonds étrangers plutôt qu'une crèche dont le quartier a besoin, comme l’a reconnu le commissaire enquêteur, conduit Christian Estrosi à proposer au conseil municipal de Nice des mesures fortes pour s’opposer à cette décision», ont déclaré les services de communication de la municipalité dans un communiqué.
Des courriers entre le préfet Adolphe Colrat et le maire Les Républicains (LR) Christian Estrosi, rendus publics par la mairie, confirment cette idée. En effet, le maire demande au représentant de l'Etat de signer une déclaration d'utilité publique (DUP) pour ouvrir une crèche à la même adresse.
Le 6 avril, Christian Estrosi et Eric Ciotti (LR), président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, avaient tous deux indiqué sur leurs comptes Twitter avoir signé une pétition en ligne «Non à la mosquée En-Nour», qui recueillait le 5 avril plus de 1 000 signatures.
Le préfet estime que «les déclarations publiques répétées» du maire contre l'ouverture de la mosquée pourraient permettre à un juge administratif de conclure que la DUP est «entachée de détournement de procédure ou de détournement de pouvoir».
Christian Estrosi rappelle pour sa part que la mosquée se trouve «au cœur d'une technopole réunissant bientôt 20 000 habitants supplémentaires». De plus, le propriétaire des lieux est «le ministre du culte et de la propagation de la foi du royaume d'Arabie saoudite qui s'est récemment illustré par ses propos en faveur de la charia», a déclaré le maire.
Le préfet a récemment donné son feu vert, sous conditions, à l'ouverture de la mosquée de l'Institut En-Nour dont la construction engagée, en juillet 2012, s'est achevée en novembre dernier.
Il exige que la mosquée «ne dépende en aucune façon d’une influence étrangère» et «que sa gouvernance s’inscrive clairement dans le cadre de la loi de 1905, en y associant la collégialité représentative du culte musulman à Nice et dans le département».
La mosquée a déjà reçu un avis favorable de la commission de la sécurité pour ouvrir au public. Elle pourra accueillir quelque 250 fidèles pour la prière et proposera également un restaurant, une bibliothèque et des salles de cours.
L’expropriation, via une déclaration d’utilité publique, est la seule solution pour la municipalité désireuse de s’opposer à son ouverture.
Dans la foulée du feu vert donné par le préfet à l'ouverture de la mosquée, Christian Estrosi a accusé la semaine dernière la préfecture des Alpes-Maritimes d'avoir laissé passer à l'aéroport deux individus fichés S dans un cortège officiel saoudien en août 2015. Une information démentie par la préfecture des Alpes-Maritimes.
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