Si l'information se révélait véridique, témoignant d'importantes failles de sécurité, ce serait un vrai coup dur pour l'aéroport niçois. Jeudi matin, sur RTL, Christian Estrosi a créé la polémique en affirmant que des personnes suspectes en provenance de pays de la péninsule arabique ainsi que deux personnes fichées S avaient pu franchir les contrôles de sécurité de l'aéroport de Nice Côte-d'Azur sans être inquiétées et en toute impunité.
La préfecture des Alpes-Maritimes, ainsi que des sources policières concordantes ont formellement démenti les propos du président de la région PACA.
Pourtant, selon le journal Nice-Matin, qui a enquêté sur cette polémique et qui s'est procuré plusieurs documents clefs, l'entourage de Christian Estrosi appuye ses propos, indiquant qu’une «source sûre», un «haut gradé», lui aurait communiqué ces informations «fiables». Le député-maire de Nice refuse de communiquer le nom ou la qualité exacte de sa source «pour la protéger», explique le quotidien niçois.
Selon les documents obtenus, de hauts responsables français des transports aériens s’inquiètent des conditions de sécurité de l’aéroport de Nice, mais aussi d’autres aéroports français. L'enquête révèle en effet que des dérogations ont été accordées à des personnalités du golfe persique avant et après les attentats de Paris.
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Si aucun terroriste ne semble avoir été jusqu’ici lié à ce type de déplacements, Nice-Matin s’est procuré un courrier du commandant national de la gendarmerie des transports aériens qui indique que les exemptions de filtrage sur l’aéroport de Nice sont «très fréquentes».
Une dérogation qui exempte de tout contrôle
Les documents obtenus par Nice-Matin montrent, outre le fait que des personnalités d’Arabie Saoudite, du Bahrein ou du Qatar se présentant parfois sous des appellations exotiques comme «fils feu le frère du roi», ont obtenu des derogations spéciales pour éviter les contrôles de sécurité à leur arrivée à l'aéroport, ce qui est bien loin de ce que prévoit le cadre réglementaire.
Extraits immédiatement de l’aéroport sous escorte, ils échappent aux contrôles de passeport, de bagages et de douanes à l'atterrissage et repartent de la même manière.
Mais pour le sous-préfet des Alpes-Maritimes François-Xavier Lauch, ce genre de failles n'existe tout simplement pas. «Toutes les personnes demandant à bénéficier de ces facilités à l’atterrissage passent par le crible du ministère des Affaires Étrangères avant de décoller. Les demandes nous parviennent ensuite et nous avisons au regard des informations qui nous sont fournies. Etant entendu qu’une fiche S n’interdit pas de circuler. En revanche, les personnes étant fichées comme telles passent obligatoirement par des procédures d’inspections de filtrage renforcées», a-t-il déclaré, cité par Nice-Matin.