France

Emplois des jeunes : les dernières mesures du gouvernement sont loin de faire l'unanimité

Le Premier ministre, Manuel Valls, a présenté aux organisations lycéennes et étudiantes des mesures destinées à favoriser l'insertion des jeunes sur le marché du travail. Leur coût est estimé entre 400 et 500 millions d'euros par an selon Matignon.

Parmi ces mesures, figurent notamment la prolongation des bourses accordées aux jeunes d'origine modeste, après obtention de leur diplôme pour quatre mois maximum, et l'augmentation des taxes sur le CDD, pour favoriser l'embauche en CDI. Un quota de places en IUT sera aussi réservé aux bacheliers des filières technologiques, et le nombre de places en BTS va être augmenté.

Les jeunes en rupture avec leur famille pourront dorénavant bénéficier d’une couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C). La mesure, qui devrait concerner 30 000 à 50 000 jeunes, représente une dépense de 15 à 20 millions d’euros. Quant à la rémunération des apprentis âgés de moins de 20 ans, elle sera revalorisée de 300 à 400 euros par an grâce la mobilisation de 80 millions d'euros qui seront injectés dans le budget de 2017.  

Les réactions suscitées, les questionnements, les inquiétudes soulevées par l'avant-projet de loi «ont rendu nécessaire une nouvelle phase de concertation», qui a permis «d'enrichir, d'améliorer, d'approfondir cette réforme», avait alors affirmé le 14 mars dernier le Premier ministre inaugurant ainsi un autre round de négociations. 

Des mesures qui sont loin de faire l'unanimité 

Si l'Union nationale des étudiants de France (Unef) s'est dite «satisfaite» des mesures pour l'insertion des jeunes, elle affirme être toujours mobilisée contre la loi Travail. «Tout ça ne lève pas tous les désaccords, notamment sur la loi travail», a indiqué son président William Martinet, «c'est pour ça que l'Unef reste solidaire de l'intersyndicale» et de son appel à manifester le 28 avril. Pour le Mouvement jeunes communistes de France (MJCF), les mesures annoncées par Manuel Valls «ne sont que des rustines». 

Du côté du patronat, la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), dénonce «un coup de poignard dans le dos des entreprises» et un retour aux «bonnes vieilles recettes». «Au lieu de s'interroger sur les raisons qui poussent un employeur à embaucher en CDD et de regarder comment les inciter à préférer les CDI, le gouvernement choisit la voie de la sanction financière», regrette la CGPME. Cette dernière a annoncé qu'elle poserait prochainement «à ses instances la question de son départ de la négociation en cours sur l'assurance chômage».