Pour William McCants et Christopher Meserole, le constat est là : «Quatre des cinq pays avec les taux les plus élevés de radicalisation dans le monde sont francophones, les deux premiers se trouvant en Europe (France et Belgique)».
Coïncidence ? Les deux journalistes ne le pensent pas. Selon eux, les réseaux de Daesh qui prolifèrent actuellement en Occident, se traduisant parfois par de tragiques attentats, sont le fait même de la culture politique française.
Si les chercheurs n’incriminent pas la langue de Voltaire en tant que telle, c’est en revanche le rapport des pays francophones aux communautés musulmanes qui serait à pointer du doigt.
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«La France et la Belgique, par exemple, sont les deux seuls pays d'Europe à interdire le voile intégral dans les écoles publiques. Ce sont aussi les deux seuls pays d'Europe occidentale à ne pas avoir la meilleure note au niveau de la démocratie, d'après les données Polity» écrivent les auteurs.
Et l’aspect sociétal n’est pas le seul dénoncé par William McCants et Christopher Meserole, qui évoquent deux autres problèmes : le chômage des jeunes et le milieu urbain défavorisé. Ces facteurs seraient selon eux «indéniablement présents tant dans le district de Molenbeek à Bruxelles que dans les banlieues parisiennes».
Il cite notamment l’exemple du cerveau des attentats de novembre à Paris, Salah Abdeslam, qui provenait de quartiers situés en périphérie de la ville, où le chômage des jeunes dépasse les 50%, avancent les deux journalistes.
Aussi, selon leur raisonnement, ces facteurs déterminants combinés à une vision laïciste de la société, rendraient le radicalisme sunnite attrayant chez les jeunes, qui le considéreraient comme une sorte d’échappatoire, de manière de se démarquer du reste de la population.
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