Avant d'annoncer qu'il renonce à réviser la constitution, le président a rappelé que la menace terroriste était «plus élevée que jamais», que la «guerre» contre le terrorisme serait longue. Puis il a expliqué : «J'ai décidé, après m'être entretenu avec les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, de clore le débat constitutionnel.» Il a reconnu, au cours d'une déclaration de cinq minutes, que le «compromis [était] hors d’atteinte» sur la question de la déchéance de nationalité.
Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du PS, a présenté les «excuses» de la majorité aux Français. «Nous présentons nos excuses aux Français. Nous n'avons pas convaincu la droite en général et la droite sénatoriale en particulier, de rentrer dans l'union nationale pour renforcer notre droit dans la lutte contre le terrorisme», a déclaré Jean-Christophe Cambadélis au cours d'un point presse au siège du PS.
Assemblée nationale puis Sénat avaient voté le projet de révision annoncé par François Hollande après les attentats du 13 novembre, mais chacun en réécrivant le volet sur la déchéance. Or les deux chambres devaient parvenir à une version identique avant toute réunion du Congrès, où le texte devait être approuvé à une majorité des 3/5e.
Aurélie Filippetti, députée PS de Moselle, s'est exprimée avant que le président n'annonce sa décision : « Je pense que tout ça ressemble à une pantalonnade sur un sujet pourtant essentiel. [...] Nous avions dit à plusieurs reprises, dès le début qu’il fallait arrêter ce débat sur la déchéance de nationalité, que c’est une mauvaise idée, que ça n’était pas conforme à nos valeurs ni à l’idéal républicain, ni à l’esprit du 11 janvier dernier. Et on voit que, voilà, ça va se terminer vraiment d’une manière lamentable, avec ces petites négociations, dans un bureau, avec le président du Sénat. Pour moi c’est lamentable.»