«Molenbeek c'est quoi ? C'est une concentration énorme de pauvreté et de chômage, c'est un système ultra-communautariste, c'est un système mafieux avec une économie souterraine, c'est un système où les services publics ont disparu ou quasiment disparu, c'est un système où les élus ont baissé les bras», a déclaré Patrick Kanner, ministre français de la Ville lors du «Grand rendez-vous» Europe 1-iTELE-Le Monde.
«Il y a aujourd'hui, on le sait, une centaine de quartiers en France qui présentent des similitudes potentielles avec ce qui s'est passé à Molenbeek», a-t-il précisé, avant d'ajouter : «Mais il y a une différence énorme aussi [...] nous prenons le taureau par les cornes dans ces quartiers.»
«Les émeutes de 2005 ont permis manifestement un développement du salafisme»
Patrick Kanner a par ailleurs jugé que les émeutes de 2005 avaient «permis manifestement un développement du salafisme» dans les quartiers populaires en France. «Il y a eu un développement du salafisme international» et, «en 2005, il y a eu une fragilisation d'une partie de la jeunesse à travers ces émeutes urbaines», et c'est «dans ce cadre-là que nous avons vu des prédateurs s'installer dans les quartiers», a-t-il indiqué.
C'est dans sa commune de Molenbeek (environ 100 000 habitants) que Salah Abdeslam, le 10e homme des attentats parisiens, a été arrêté le 18 mars après une cavale de plus de quatre mois. L'enquête sur les attaques de Bruxelles du 22 mars a montré qu'un même réseau franco-belge était responsable des attentats de novembre à Paris et de mars en Belgique.