France

Alain Juppé trouve Tariq Ramadan «ambigu», mais ne peut interdire sa venue

Le maire de Bordeaux s'est dit mécontent de la venue à une conférence de l'islamologue suisse Tariq Ramadan, en raison des propos «ambigus» de ce dernier. En revanche, il a rappelé qu'il n'était pas en mesure de l'interdire.

«Tariq Ramadan n'est pas le bienvenu à Bordeaux», a déclaré le maire (Les Réplicains – LR) de Bordeaux à des journalistes, dans une vidéo postée sur son site et relayée par Ouest France.

Alain Juppé a notamment insisté sur le fait que les «positions [de Tariq Ramadan] sur un certain nombre de sujets fondamentaux, sur la laïcité, sur les hommes et les femmes et l'égalité, sont pour le moins ambigus», ajoutant qu'il «n'a pas entendu dans sa bouche une condamnation claire, nette et forte des auteurs des attentats qui se succèdent».

Cependant, même s'il condamne fermement la venue de l'islamologue, Alain Juppé a rappelé qu'un maire «n'a pas la capacité d'interdire une conférence ou une manifestation, dès lors qu'il n'y a pas de présomption forte de trouble à l'ordre public», or la préfecture lui a indiqué que ce n'était pas le cas.

Il a aussi précisé que l'Etat observe «très régulièrement» les propos tenus dans ce type de conférences et «si des propos tombaient sous le coup de la loi, bien entendu, des poursuites seraient engagées».

Des élus de l'agglomération bordelaise, dont l'élue régionale socialiste Naïma Charaï et les Radicaux de gauche (PRG), ont eux aussi dénoncé la venue à Bordeaux de Tariq Ramadan, qui doit participer le 26 mars à une conférence sur le «vivre ensemble» avec le sociologue de gauche, Edgar Morin. 

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