Les organisateurs de la manifestation expliquent que la majorité de ceux qui vont descendre dans les rues de Paris sont des commerçants voulant dénoncer les difficultés économiques. Le président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (l’UMIH), Pierre Nouchi, précise que les chiffres d’affaires des commerces ont baissé «de 30 à 40%» ces derniers temps.
«Depuis 20 ans, une habitante du Kent venait toutes les six semaines se faire coiffer ici et elle arrivait avec ses amis, mais avec toutes les images à la télévision, elle ne vient plus», a regretté Frédérique, qui tient un salon de coiffure sur l'artère principale, dans une interview accordée à l’AFP.
La crise migratoire a ralenti drastiquement le tourisme dans la région, déclare Frédéric Van Gansbeke, l’un des organisateurs. Dix millions de passagers qui transitent chaque année par le port de la cité de Calais, ont maintenant une mauvaise vision de la ville. «Les gens fuient Calais, ils ont peur de rencontrer les migrants. Alors qu'en fait, les migrants, on ne les voit pas», a-t-il précisé.
Pour cette raison, les Calaisiens demandent la création d’une «zone franche à l’échelle du Calaisis» et «une grand plan de relance du tourisme». D’après l’agenda de la manifestation à Paris, cinq personnes formeront une délégation qui sera reçu par le ministre des Finances Michel Sapin et le ministres des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.
Le 4 mars, le président de la République a déjà rencontré la maire de Calais Natacha Bouchart, avec laquelle les difficultés économiques du territoire ont déjà été évoquées. Le président a, pour sa part, annoncé la mise en service, le 29 mars, de l'autoroute ferroviaire pour poids lourds entre Calais et Le Boulou (Pyrénées-Orientales), qui avait été repoussée en janvier dernier en raison de la présence des migrants à Calais.