La cour française a maintenu la décision des autorités de Calais de raser une grande partie du camp de migrants. Le délai a expiré le 23 février. Mais tous les migrants n’ont pas accepté l’offre du gouvernement français de les envoyer vers un centre d’accueil de réfugiés officiel dans une autre région française. Le bus est parti de Calais seulement à moitié rempli.
La question se pose de savoir où se retrouveront les personnes qui n’acceptent pas l’aide à la relocalisation des autorités françaises et où ils entendent aller quand l’évacuation commencera.
La Grande-Bretagne est toujours la destination numéro un pour la grande majorité des réfugiés. C’est pourquoi nombreux sont ceux qui renoncent à l’aide du gouvernement français. Ils ont peur d’être forcés de demander l’asile en France.
En savoir plus : Démantèlement d'une partie de la «jungle» de Calais: pas de décision mardi
«Je suis fatigué. On m’a dit que si tu restes en France pendant six mois, on te donne un document», a expliqué à RT un migrant irakien. Il a malgré tout renoncé à l’idée de se rendre au Royaume-Uni et a quitté Calais.
Une employée du centre Baloo, qui aide les migrants, a expliqué pourquoi les réfugiés ont peur : «Les gens sont bouleversés, ils ne réalisent pas ce qui leur arrive. Je pense qu’il y a le sentiment que tout arrive à la fin, il y a un sentiment de panique. Ils ne savent quoi faire et où vivre.»
Les petits entrepreneurs de la jungle connaissent aussi des difficultés. Amine y a ouvert une sorte de salon de beauté où les réfugiés peuvent se laver et se faire tailler la barbe. Son business prospérait jusqu’à il y a encore récemment, mais plus maintenant. «Dès que le gouvernement a décidé de raser la camp, mon business est tombé. Personne ne visite plus ni le magasin, ni les douches. Toutes les entreprises locales souffrent», s’est-il plaint à RT.
Cependant, les autorités locales sont déterminées. Ainsi, le maire-adjoint de Calais Philippe Mignonet a clairement expliqué que c’était le commencement de la fin. «Les migrants seront envoyés dans les centres pour demandeurs d’asile. Ils ne seront pas dans les rues. Nous devons être stricts pour dire qu’ils doivent quitter cet endroit. Si nous adoptons un plan humanitaire qui fonctionne véritablement, la jungle doit disparaître», a-t-il confié à RT.
Les calaisiens exigent depuis longtemps la fermeture du camp. Nombreux sont ceux qui estiment toujours que le problème n’est pas résolu. «De toute façon, ça commence à se voir. Ils migrent un petit peu, ils bougent à Dunkerque, même sur la Belgique actuellement. Moi, je vois, je travaille sur Calais, j’habite à Marck, qui est à proximité. On constate qu’il y en a de plus en plus qui partent de Calais», a dit un habitant du quartier. «A la télé, c’est pour les migrants, on ne parle pas de la vie quotidienne, on ne parle que des migrants, de la situation migratoire», a déploré une autre riveraine.
Avec la tombée de la nuit, l’équipe de RT a vu la police faire usage de gaz lacrymogènes contre un groupe de migrants marchant dans la ville. L’un d’entre eux a glissé en essayant de fuir et se serait cassé la jambe. Il criait de douleur. Les policiers n’ont pas réagi. Un autre exemple qui montre que les migrants ne sont pas les bienvenus à Calais.