France

Attentat rue des Rosiers à Paris : la Jordanie rejette l'extradition de deux suspects

La justice jordanienne a rejeté l'extradition vers la France de deux suspects, dont le cerveau présumé, de l'attentat contre un restaurant juif de la rue des Rosiers, à Paris, qui avait fait six morts en 1982.

L'extradition du cerveau présumé, le Jordanien d'origine palestinienne Souhair Mouhamed Hassan Khalid al-Abassi, alias «Amjad Atta», a été refusée parce qu'un accord entre la France et la Jordanie n'était pas entré en vigueur au moment de la comparution du suspect devant la justice jordanienne.


Cet accord d'extradition signé en 2011 n'est entré en vigueur qu'en juillet 2015, tandis que M. Abbassi avait été arrêté en Jordanie le 1er juin puis libéré sous caution. Il est soupçonné d'avoir supervisé l'attaque qui a visé, le 9 août 1982, le restaurant de Jo Goldenberg, situé dans le quartier juif du Marais à Paris, faisant six morts et 22 blessés. Le rejet de l'extradition de M. Abbassi a été décidé le 29 octobre dernier, selon une source judiciaire qui a requis l'anonymat.

La Jordanie ne remettra pas non plus un deuxième suspect recherché par la justice française, Nizar Tawfiq Mussa Hamada, en raison du dépassement du délai de prescription pour les faits qui lui sont reprochés, a précisé la justice jordanienne dans une décision dont l'AFP a obtenu une copie.

L'attentat de la rue des Rosiers avait été attribué à un groupe palestinien dissident de l'OLP, le Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d' «Abou Nidal», décédé en 2002 dans des circonstances mystérieuses. Les suspects, identifiés grâce à des témoignages anonymes, sont soupçonnés d'avoir appartenu au groupe d'Abou Nidal.

Outre MM. Abbassi et Hamada, la justice française a délivré en février 2015 deux autres mandats d'arrêts contre deux autres membres présumés du commando, installés l'un en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, et l'autre en Norvège.