Les théories du complot sont devenues l'un des chevaux de bataille du gouvernement. Après la vidéo mise en ligne sur le site www.ontemanipule.fr, la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud Belkacem, a participé le 9 février à une journée dédiée au sujet qui s'est tenue au Muséum national d'histoire naturelle, en compagnie d'étudiants, de chercheurs et de représentants d'associations.
«J'ai découvert grâce à internet que j'attendais mon troisième enfant» et que «j'étais divorcée», a déclaré Najat Vallaud Belkacem. Des propos qui ont provoqué de nombreuses réactions sur Twitter.
Le «conspirationnisme s'invite très souvent dans les salles de classe. Les enseignants sont les premiers à témoigner du fait que souvent leurs enseignements sont remis en cause, contestés et qu'on prétend autre chose qu'on a lu sur internet, avec une rhétorique très carrée », a-t-elle poursuivi. De nombreux internautes ont tourné en dérision cette initiative.
Certains comme François Asselinau, fondateur de l'Union populaire républicaine et pourfendeur de l'Union européenne notamment, ont tenu à indiquer que les théories du complot ne sont pas que des fantaisies en rappelant le rapport de l'ONG Human Rights Watch de juillet 2014 qui avait critiqué le FBI. L'organisation américaine de renseignement intérieur y était critiquée pour avoir poussé des Américains musulmans à commettre des attentats.
D'autres ont rappelé que la guerre en Irak décidée par les américains en 2003 était également basé sur des mensonges.
Certains ont voulu moquer l'initiative du gouvernement de façon ironique.
Il s'agit de «lancer un mouvement» pour «dire que ce sujet ne doit pas être sous-estimé par l'école, car il brouille les relations des élèves à l'institution» et «la relation des élèves au savoir. On a vu après les attentats de janvier et de novembre le nombre d'explications farfelues qui ont surgi sur internet», a-t-elle expliqué. Un internaute a même critiqué directement la ministre en l'accusant de mentir.
Les enseignants «alertent depuis plusieurs années sur le fait qu'ils sont confrontés» à ce phénomène, avait indiqué plus tôt le fondateur de l'Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot, Rudy Reichstadt. Il a évoqué «une prise de conscience» de l'exécutif, suite aux attentats de janvier.