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Centrafrique : la France veut mettre fin à son opération Sangaris en 2016

La France souhaite mettre fin à son opération militaire Sangaris en Centrafrique en 2016, a déclaré dimanche le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

«L'objectif c'est que l'opération Sangaris en tant que telle s'arrête. Je souhaite que cela soit fait au cours de l'année 2016 et qu'il reste sur le territoire de Centrafrique de petites unités comme c'était le cas auparavant», a-t-il dit au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.

Après avoir atteint près de 2 500 soldats fin 2013 début 2014, les effectifs militaires aujourd'hui de 900 hommes seraient ramenés à environ 300, a déclaré le ministre qui a rappelé le «processus démocratique» en cours en Centrafrique et l'élection prochaine d'un président, le second tour de la présidentielle étant prévu le 14 février.

«Il y a par ailleurs en Centrafrique une mission des Nations-Unies, la Minusca, dont le rôle va être croissant pour assurer la sécurité sur le territoire et la sécurité du nouveau pouvoir politique», a-t-il poursuivi.

Jean-Yves Le Drian a également indiqué vouloir obtenir un engagement de l'Union européenne pour la formation de l'armée centrafricaine. «J'ai souhaité, et je pense que j'aurai satisfaction cette semaine, qu'il y ait aussi, comme nous l'avons fait au Mali, une mission de formation de l'UE pour reconstituer l'armée de la République centrafricaine, en faire une véritable armée. J'espère pouvoir obtenir cela de mes collègues dans quelques jours», a-t-il ajouté, évoquant la tenue d'une réunion informelle des ministres européens de la Défense les 3 et 4 février à Amsterdam.

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Ces derniers mois, l'armée française a été éclaboussée par une affaire de viols sur des mineurs dans le pays impliquant des soldats de l'opération Sangaris. Révélé au printemps par le quotidien britannique The Guardian, le rapport de l'ONU sur ce scandale reporte des témoignages de six enfants de 9 à 13 ans, qui dénoncent des abus sexuels commis sur eux dans le camp de l'aéroport M'Poko à Bangui, entre fin 2013 et mai-juin 2014.

Quatorze militaires français ont été mis en cause, dont trois identifiés, par les témoignages de six enfants, qui ont notamment évoqué la pratique de «fellations» contre de la nourriture.

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