France

Un prêtre en garde à vue pour des agressions sexuelles qui remontent à 20 ans

Placé en garde à vue le 25 janvier, un ancien prêtre est soupçonné d'avoir commis plusieurs agressions sexuelles sur des mineurs d'un groupe scout qu'il avait créé.

Encore un scandale sexuel autour de l’Eglise catholique ? C’est possible, après qu’un prêtre soupçonné d'avoir agressé sexuellement de jeunes scouts a été placé en garde à vue à Lyon le 25 janvier. Les faits auraient été commis il y a plus de 25 ans, selon des sources judiciaires. L’homme placé en garde à vu réside au couvent des Petites-Soeurs de Saint-Joseph de Montgay, à Fontaine-sur-Saône (métropole de Lyon) depuis septembre 2015. Il est actuellement entendu par les policiers de la brigade de la protection de la famille de la Sûreté départementale.

Au total, au moins trois mineurs auraient été abusés par cet homme. Les victimes présumées étaient membres d’un groupe scout indépendant qu'avait encadré le suspect pendant une vingtaine d'années, du début des années 1970 à 1991 à Sainte-Foy-lès-Lyon, dans la banlieue ouest de Lyon.

Le prêtre, qui était doyen de plusieurs paroisses dans le Roannais jusqu'en août 2015, est visé par plusieurs plaintes d'anciens scouts du groupe Saint-Luc déposées en mai 2015. Elles émanent d’hommes pour la plupart des quadragénaires qui se sont rassemblés au sein d'une association «La Parole Libérée» afin de «rompre l'omerta» qui entourent ces faits depuis des décennies. L'association qui dit avoir d'ores et déjà recueilli une quinzaine de témoignages, vise en particulier la gestion par l'Eglise du cas de ce prêtre.

Une enquête préliminaire «pour agression sexuelle» avait été ouverte l'été dernier par le parquet de Lyon. Si certaines plaintes devraient être classées en raison du délai de prescription des faits, certaines plaintes restent recevables.

Fait rarissime, c'est le diocèse de Lyon qui avait pris l'initiative de révéler les plaintes visant le prêtre, le 23 octobre 2015. L'archevêque de Lyon, Mgr Philippe Barbarin avait relevé le mis en cause de ses responsabilités pastorales et lui avait interdit tout contact avec des mineurs, avait précisé le prélat dans un communiqué. Dans les faits, le prêtre a quitté ses fonctions fin août 2015.