Avec une progression de plus de 45 % des immigrants juifs français en Israël en 2025, certains observateurs évoquent un « tournant », soulignant des « préoccupations sécuritaires » au sein d’une partie de la communauté juive en France. Les Juifs français sont pourtant largement présents dans le monde politique et médiatique. Des analystes estiment que ce mouvement s’explique notamment par la perception d’un climat d’insécurité lié à l’antisémitisme.
Selon les données officielles, sur les 21 900 nouveaux immigrants arrivés en Israël en 2025 depuis plus de 100 pays, la France se classe troisième, derrière la Russie (8 300 arrivées, en baisse de 57 %) et les États-Unis (3 500, en hausse de 5 %). Le ministre israélien Ofir Sofer a insisté sur le rôle d’un antisémitisme qu’il juge croissant en France et au Royaume-Uni, ainsi que sur les efforts gouvernementaux visant à promouvoir l’alyah, en particulier auprès des jeunes et des familles.
Cette tendance s’inscrit, selon certains observateurs, dans un contexte de « recrudescence d’actes antisémites » en France depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Entre janvier et mai 2025, 504 incidents ont été recensés, soit une hausse de 134 % par rapport à 2023, selon la Dilcrah.
Selon certains analystes, des manifestations pro-palestiniennes très majoritairement composés de français issus de l’immigration et de partis de gauche et des tags hostiles ont accentué le sentiment d’insécurité.
Pour Philippe Meyer, membre du bureau exécutif du CRIF, interrogé sur CNews, « les chiffres de l’alyah ne sont pas un indicateur, c’est un symptôme ».
Sur les réseaux sociaux, les réactions sont nombreuses. Sur X, un utilisateur souligne que « l’immigration juive de France vers Israël a augmenté de 45 % entre 2024 et 2025 », évoquant des mouvements « circulaires » entre yerida (départ d’Israël) et alyah (installation en Israël).
Historiquement, le pic de l’alyah française remonte à 2015, avec 7 900 départs après les attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan. Depuis 1948, plus de 130 000 personnes ont immigré de France vers Israël, dans le cadre de la Loi du retour, qui accorde la nationalité aux Juifs et à certains proches non-juifs.