« Le Premier ministre parle de compromis. Je parle de tambouille. » Sur le plateau de Franceinfo, ce 26 novembre au matin, le président des Républicains (LR), Bruno Retailleau, a dénoncé l’accord passé entre l’actuel Premier ministre français Sébastien Lecornu et le Parti socialiste. « La suspension, par exemple, de la réforme des retraites, ce n’est pas un compromis, c’est simplement le tribut payé par le gouvernement au Parti socialiste pour que le gouvernement dure quelques semaines ou quelques mois de plus », a ajouté celui qui a quitté le gouvernement Lecornu.
Un terme de « tribut » qui a fait réagir son intervieweuse, la journaliste du service public évoquant dans ce sacrifice de la réforme des retraites un hypothétique « prix à payer pour la stabilité » politique et économique du pays. « En restant arc-bouté sur vos positions », a-t-elle alors interrogé, « vous, l’homme de droite, ne prenez-vous pas le risque de passer pour un artisan du chaos ? »
« Le chaos, nous l’avons ! », lui a répondu Bruno Retailleau. « Le chaos budgétaire, le chaos économique, aujourd’hui la France est lanterne rouge : la lanterne rouge de l’Europe, puisque nous avons le pire déficit de la zone euro », a-t-il poursuivi, ajoutant que l’État français emprunte aux « taux d’intérêt les plus élevés » de cette même zone monétaire, à l’exception de la Lituanie. « Chaque 16 du mois, il y a pratiquement le quart des Français dont les comptes bancaires sont dans le rouge ! », a martelé Bruno Retailleau, affirmant ne « pas vouloir participer à cette opération politicienne ».
« L’important pour le Parlement, c’est de voter sur des textes qui vont s’appliquer »
« Franchement, c’est de la tartufferie », a fini par asséner l’ancien ministre et patron des LR, alors interrogé sur la « nouvelle méthode » de Sébastien Lecornu que constitueraient les « débats » qu’il entend ouvrir au Parlement sur des « thématiques prioritaires » telles que la Défense et l’Énergie.
L’énergie, un élément « capital » tant pour la réindustrialisation et la compétitivité des entreprises que pour le pouvoir d’achat des Français, mais « trop chère ». « L’Allemagne est en train de subventionner pour faire baisser les prix de l’électricité pour les entreprises », a rappelé le sénateur de Vendée, estimant que là où Lecornu « propose un débat », il « suffirait d’un jour » pour qu’une proposition de loi sur l’énergie — déjà examinée par les deux chambres du Parlement — soit votée.
« L’important pour le Parlement, ce n’est pas que de débattre, c’est de voter sur des textes qui vont s’appliquer et qui auront une vraie portée ! », a-t-il insisté. Critique à l’endroit de l’actuel gouvernement Lecornu, Bruno Retailleau lui reproche « une inconséquence » à travers sa volonté de vouloir augmenter le budget tout en refusant de baisser d’autres dépenses en contrepartie et donc de « ressortir la matraque fiscale ».