« Il y a toujours une majorité à l'Assemblée nationale pour permettre de voter un budget pour l'année prochaine », a affirmé, ce 24 novembre, le Premier ministre français Sébastien Lecornu à l’occasion d’un « point » devant la presse à « mi-parcours » de l’exercice budgétaire au Parlement. « Pour la première fois, des députés se sont parlés, ont travaillé ensemble, ont trouvé des chemins de compromis sur certaines thématiques, sur certains objets qui étaient pourtant très difficiles à travailler il y a de cela maintenant encore quelques semaines », s’est-il félicité depuis le perron de Matignon.
Si les députés ont approuvé le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, ils ont en revanche rejeté à la quasi-unanimité, dans la nuit du 20 au 21 novembre, la partie « recettes » du projet de loi de finances. Évoquant « quelque chose d’assez attendu » concernant ce rejet par le Palais-Bourbon, le Premier ministre français s’est montré confiant quant au retour, en deuxième lecture, d’une « cohérence » — qui, à ses yeux, « manque » aujourd’hui — sur ce texte fiscal hautement « politique ».
« Cette situation nous apporte à des points de vigilance », a déclaré Sébastien Lecornu, qui a pointé du doigt une partie de l’opposition. « Certains partis politiques, certains candidats à l’élection présidentielle, estiment au fond que le compromis n’est pas compatible avec leur propre stratégie électorale et qu’au fond, derrière, il y a une forme de cynisme qui est en train de se dégager et qui peut mener à ce que certains errements idéologiques de certains partis politiques bloquent la situation », a encore déclaré le Premier ministre français.
Politique sécuritaire : un vote au Parlement « dans les tout prochains jours »
Invoquant un impératif de « clarté » et de « cohérence » que le gouvernement se doit de faire respecter, Sébastien Lecornu a mis en avant « cinq thématiques prioritaires », qui, selon lui, « ne peuvent pas attendre l’échéance présidentielle de 2027 ». À savoir la « priorité absolue » de limiter le déficit à moins de 5%, la « réforme de l’État », auxquelles s’ajoutent « la question de l’énergie », « l’agriculture », notamment sur les enjeux liés à l’accord de libre-échange UE–Mercosur, et la « sécurité », tant intérieure qu’extérieure.
Évoquant une augmentation « absolument considérable » des moyens alloués à la Défense, au travers des 6,7 milliards d’euros supplémentaires budgétés par le gouvernement pour 2026, il a déclaré : « S’il y a un budget, ces 6,7 milliards d’euros seront bien au rendez-vous, mais s’il n’y a pas de budget, la Défense, les armées, notre sécurité collective, les industries de défense, seraient en quelque sorte les premières victimes aussi d’un échec de nos discussions », a affirmé Sébastien Lecornu, évoquant une thématique sécuritaire qui « est celle qui me préoccupe le plus au moment où nous parlons ».
Une thématique sécuritaire qui va ouvrir le bal à des « débats spécifiques » au Parlement, « qui pourraient donner lieu à des votes ad hoc pour permettre justement de créer ce cadre de compromis pour l’avenir », a annoncé le Premier ministre, assurant qu’il « saisir[ait] l’Assemblée nationale et le Sénat d’un vote dans les tout prochains jours ».