France

France : Laurent Wauquiez entend faire interdire le port du voile aux mineures dans l’espace public

Le patron des députés républicains a déposé une proposition de loi à l’Assemblée nationale visant à modifier la loi du 11 octobre 2010 qui interdit en France la dissimulation du visage dans l’espace public.

Le président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, a déposé le 24 novembre une proposition de loi visant à interdire le port du voile dans l’espace public pour les mineures. Le texte, s’il était adopté, punirait les parents qui contraignent ou autorisent leurs filles à dissimuler leur chevelure.

Selon l’article unique de ce texte législatif, qui vise à compléter la loi du 11 octobre 2010, qui interdit la dissimulation du visage dans l'espace public, le député de la Haute-Loire entend faire interdire « à tout parent d’imposer à sa fille mineure ou de l’autoriser à porter, dans l’espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure ».

« Pour moi, c'est clair : en France, des enfants, des jeunes filles ne doivent pas porter le voile et, si on ne fait rien, c'est ce qui va arriver », a averti le jour même sur CNews Laurent Wauquiez, renvoyant à un sondage de l’Ifop sur l’islam en France qui « montre très clairement le travail de l’islamisme sur les adolescentes ».

Une étude d’opinion, pour la revue Écran de veille, qui a fait l’effet d’une bombe dans la classe politique française, selon laquelle, notamment, 42 % des jeunes musulmans âgés de 15-24 ans éprouvent de la sympathie pour les mouvements islamistes et que 57 % estiment que la charia doit primer sur les lois de la République.

Une partie de la presse française a souligné que Gabriel Attal avait émis une proposition similaire en mai, visant à interdire le voile aux moins de 15 ans et de créer un « délit de contrainte au port du voile », sans jamais déposer de texte. D’autres médias ont rappelé qu’en avril le ton était « singulièrement monté » entre le chef de file des Républicains à l’Assemblée et le Premier ministre d’alors François Bayrou à l’occasion d’un petit-déjeuner avec les cadres du bloc commun. Dans les titres politiquement marqués à gauche, la potentielle non conformité constitutionnelle du texte a été longuement évoquée.