La parlementaire insoumise Ersilia Soudais a suscité une vive controverse en qualifiant d’« anecdotique » les agressions sexuelles perpétrées par des immigrés, en réaction à une pancarte de l’organisation féministe de droite Némésis lors du rassemblement parisien du 22 novembre.
Ses propos ont provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, où ils ont été accusés de minimiser les souffrances des victimes, alors que des voix s’élèvent pour créer des wagons réservés aux femmes dans les transports parisiens, dans un contexte d’augmentation des violences, notamment sexuelles.
Réactions indignées et débats sur les statistiques
Ersilia Soudais, députée de la 7ème circonscription de Seine-et-Marne, s’est exprimée dans une vidéo tournée en marge de la manifestation contre les violences faites aux femmes. Face caméra, elle a commenté une pancarte affirmant que « neuf femmes victimes de viol sur dix connaissent leur violeur ». « Ce qui veut dire que les violeurs sont parmi notre famille, nos amis, dans notre cercle proche », a-t-elle affirmé, avant d’accuser le collectif féministe Némésis d’instrumentaliser la cause des femmes « à des fins racistes ». Selon elle, imputer ces viols aux étrangers relève de l’« anecdotique ».
Alice Cordier, présidente de Némésis, a réagi sur X : « Mais ça va pas ?? Vous allez dire ça aux femmes victimes de violeurs étrangers ? ».
L’écrivain Laurent Obertone a pour sa part dénoncé : « Ce "vrai féminisme" qui t’explique en souriant que des milliers de viols par an relèvent de "l’anecdotique". Qui oublie les autres milliers de viols commis par des "issus de" (bien plus nombreux). L’antiracisme encore et toujours complice du crime. »
Du côté politique, le député RN Pierre Meurin a tweeté : « Le viol des femmes par les étrangers "c'est anecdotique" selon Ersilia Soudais. Les victimes apprécieront... »
Julien Aubert, vice-président des Républicains, a surenchéri : « Un viol n’est jamais anecdotique. Une femme ne devrait pas dire ça. Une femme politique encore moins. »
Les statistiques du ministère de l’Intérieur pour 2023 indiquent que 87 % des mis en cause pour violences sexuelles sont français. Les étrangers, représentant environ 8 % de la population, sont proportionnellement surreprésentés.
Ersilia Soudais insiste néanmoins sur « l’intersectionnalité des luttes », affirmant que « le féminisme est forcément antiraciste », mais ses propos soulèvent des questions sur la minimisation perçue des risques liés à l’immigration.