France

Laurence des Cars se justifie du vol commis au Louvre devant les députés

Auditionnée par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, la présidente du musée reconnaît «en responsabilité» le fiasco du 19 octobre 2025 ayant eu lieu au Louvre. Elle annonce des mesures d’urgence, dont 100 caméras supplémentaires d’ici 2026, tout en défendant sa gestion face aux critiques sur la sûreté.

Un mois après le vol des joyaux de la Couronne, Laurence des Cars a été interrogée par les députés sur les failles de sécurité au Louvre. Elle assume la responsabilité de l’incident, tout en plaidant pour une modernisation accélérée du musée, confronté à une vétusté alarmante.

 

Annonce de mesures d’urgence

Face aux parlementaires, Laurence des Cars a détaillé une série de dispositions immédiates pour renforcer la sûreté. « Je veux instaurer une véritable culture de la sûreté », a-t-elle déclaré, annonçant l’installation de 100 caméras d’ici fin 2026 et la création d’un poste avancé mobile de la police nationale au sein du musée. Les investissements prévus s’échelonnent : 13 millions d’euros en 2026, jusqu’à 22 millions en 2029.

Elle a justifié les retards passés par la complexité des procédures publiques et la pandémie, rappelant qu’un audit de 2017 sur les risques n’avait pas été suivi d’actions rapides sous son prédécesseur Jean-Luc Martinez. « Le premier projet d’études remis au printemps 2022 était incomplet, il ne prenait pas assez en compte la question de la couverture périmétrique et celle de la cybersécurité », a-t-elle expliqué. Les députés, modérés pour la plupart, ont évoqué une « chaîne de responsabilités » impliquant aussi le ministère de la Culture. Rachida Dati, interrogée séparément, a admis que remettre le Louvre aux normes exigerait presque une fermeture définitive, mais préfère des travaux par étapes. Des voix plus critiques, comme celle de la députée RN Caroline Parmentier, ancienne journaliste au quotidien nationaliste Présent, ont qualifié le projet Louvre Colonnade de « mégalo », avec un budget gonflé à 666 millions d’euros.

La fermeture récente de la galerie Campana, due à la fragilité de poutres datant de 1937, illustre la vétusté du bâtiment. « Ça ne va pas s’effondrer, mais les planchers ont été bricolés en 1937. C’est un devoir de précaution », a indiqué l’architecte François Chatillon. Laurence des Cars a relativisé d’autres incidents, comme l’intrusion de tiktokeurs belges, tout en insistant sur la vigilance accrue.

Côté presse spécialisée, La Tribune de l’Art a étrillé la prestation de Laurence des Cars dans un article et a commenté sur X un passage de 47 secondes lors duquel la conservatrice « ment quatre fois ».

Alors que les bijoux dérobés n’ont toujours pas été récupérés en dépit de l’arrestation d’une partie des voleurs, la défiance persiste, malgré les promesses de refonte du musée dans un climat de tension politique alors que Laurence des Cars bénéficie du soutien du président de la République.