À Arras, Emmanuel Macron a poursuivi son « tour de France » des débats publics en participant à une nouvelle rencontre organisée par La Voix du Nord sur les dangers des réseaux sociaux et des algorithmes. Comme à Toulouse une semaine plus tôt, aucune annonce majeure n’en est sortie, si ce n’est la réaffirmation d’une « majorité numérique » à 15 ans et la promesse d’un futur label destiné à distinguer les réseaux sociaux fiables pour lutter contre la désinformation.
Cette offensive de communication intervient alors que la popularité du chef de l’État atteint un niveau historiquement bas et que 58 % des Français souhaitent sa démission selon l’enquête « Fractures françaises ».
Macron toise la presse parisienne
La mobilisation de la presse régionale est née d’un déjeuner improvisé à l’Élysée fin octobre avec une quinzaine de dirigeants de la PQR, soigneusement conviés sans leurs homologues parisiens.
Les discussions ont porté sur l’impact de l’intelligence artificielle dans l’information, mais aussi sur les coûts imposés par les Gafam et les inquiétudes liées à la distribution postale. Emmanuel Macron a appelé les titres régionaux à organiser des débats locaux, estimant qu’ils constituent le « premier rempart » contre les fake news et le meilleur lien avec les territoires.
Les journaux concernés ont accepté de mettre leurs moyens au service de cette initiative, parfois dans l’urgence, comme La Dépêche du Midi qui n’a eu que quelques jours pour réunir lecteurs, intervenants et production vidéo.
Si ces événements offrent au président une scène plus directe face au public, leur efficacité demeure limitée : les dirigeants de presse reconnaissent une « usure de la parole présidentielle », et les retombées médiatiques ne se traduisent pas par des ventes accrues. Pour l’Élysée, l’objectif reste néanmoins de finaliser d’ici fin décembre une demi-douzaine de rencontres sur tout le territoire afin de retisser un lien jugé fragilisé avec les Français.