France

Milipol 2025 : le marché de la défense explose au cœur des polémiques

Le salon Milipol, grand rendez-vous mondial de la sécurité intérieure, s’est ouvert à Paris-Villepinte dans un contexte d’explosion des dépenses en armement et technologies de surveillance. L’événement suscite néanmoins une polémique à cause de la présence de 39 entreprises israéliennes malgré les tensions liées à Gaza.

Avec plus de 1 200 exposants et 32 000 visiteurs attendus, le salon Milipol qui se déroule du 18 au 23 novembre à Villepinte est marqué par des innovations en Intelligence artificielle (IA) mais surtout par l’explosion des dépenses d’armement dans le monde.

L’édition est également entachée par de vifs débats, en particulier autour de la participation israélienne, autorisée par Emmanuel Macron après la conclusion d'un cessez-le-feu fragile.

 

Un marché en pleine expansion et une polémique 

 

Les dépenses mondiales en sécurité ont atteint 739 milliards d’euros en 2024, en hausse de 5,3 %, soit près du double de la croissance du PIB global. Même l’Union européenne entend dépenser 100 milliards d’euros afin de renforcer sa mobilité militaire.

D’ici 2030, elles pourraient franchir les 1 000 milliards, portées par les menaces hybrides, le terrorisme et des conflits en croissance.

En France, le secteur pèse 38,1 milliards d’euros, avec une progression de 6,4 % l’an dernier, dopée par les JO de Paris et les exportations. Au salon, l’intelligence artificielle domine : drones anti-intrusion, systèmes de détection de deepfakes, cybersécurité renforcée.

Thales présente son « Thunder Shield », une arme électromagnétique neutralisant les drones.

La tenue du salon est néanmoins gâchée par la polémique entourant l’État d’Israël. Malgré le cessez-le-feu du 10 octobre, la situation à Gaza reste précaire avec 69 182 Palestiniens tués depuis le début du conflit, selon des chiffres jugés fiables par l’ONU.

Des ONG pro-palestiniennes, comme BDS France, ont mis en demeure l’État d’exclure les exposants israéliens, accusés de complicité dans un «génocide».

Le député LFI Thomas Portes a interpellé le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez pour interdire ces 38 stands, sans résultat, Emmanuel Macron ayant donné sa bénédiction à la présence de stands d’entreprise de l’État hébreu à l’ancien député et lobbyiste israélien Meyer Habib.

Israël, leader en cybersécurité avec 500 start-ups, attire 20 % des investissements mondiaux du secteur.