France

Après le scandale Shein, le départ de plusieurs enseignes met en péril les grands magasins parisiens

À l’approche des fêtes, le BHV Marais subit une vague de départs de marques prestigieuses comme Dior, Guerlain et Sandro, sur fond de scandale Shein et de retards de paiement. Ces retraits menacent l’équilibre des grands magasins parisiens, déjà fragilisés par la concurrence déloyale et les critiques environnementales.

Le départ d’enseignes prestigieuses du célèbre BHV Marais met en lumière les tensions croissantes au sein des emblématiques grands magasins de la capitale, où l’accueil controversé de Shein provoque un exode massif d’enseignes, aggravé par des problèmes financiers persistants.

Les raisons d’un exode massif

 Le BHV, exploité par la Société des Grands Magasins (SGM) depuis 2023, fait face à une série de déboires. L’ouverture d’un espace Shein le 5 novembre a attiré plus de 50 000 visiteurs en une semaine, selon Frédéric Merlin, le président de la SGM. Pourtant, cette stratégie suscite l’ire de nombreuses marques. Des sociétés comme AIME et Talm ont quitté les lieux pour dénoncer la fast-fashion chinoise, accusée de pollution et de concurrence déloyale. Aujourd’hui, des géants comme Dior et Guerlain (LVMH) ainsi que le groupe SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot) emboîtent le pas, confirmant leur départ.

Les retards de paiement sont un autre facteur clé. Une source proche du dossier évoque des « retards répétés » comme déclencheur pour SMCP, même si le scandale Shein joue un rôle. Merlin nie toute dette pour ces marques, mais admet des arriérés globaux de 5 à 12 millions d’euros. Des créateurs comme Virginie Cock, artisan normande des Trésors de Lizon, attendent depuis un an des milliers d’euros pour des produits vendus au BHV. « Je passe mon temps à insister, ils se refilent la patate chaude », confie-t-elle à France 3 régions, soulignant le paradoxe : « je n’ai jamais eu de problèmes avec les petits » magasins indépendants.

Malgré cela, le BHV persiste dans sa stratégie, mais les stands vides s’accumulent, y compris aux rayons bricolage et beaux-arts. Disneyland Paris a même renoncé à une collaboration. À l’approche de Noël, période cruciale, ces départs pourraient accélérer le déclin des grands magasins parisiens, confrontés à une crise de confiance et à une transformation forcée du modèle.