Bruno Le Maire, écarté du pouvoir après sept ans à Bercy, multiplie les plaidoiries médiatiques pour conjurer l’image de responsable de la dette galopante. Sa dernière carte : une missive confidentielle au président, qui expose les fractures internes du macronisme, n’a pas convaincu les oppositions. Pire, la manœuvre voue le principale intéressé aux gémonies de son propre camp.
Du RN à Borne : une offensive en règle contre Bruno Le Maire
« Les confessions bidon de Bruno Le Maire prouvent que le RN avait raison : les macronistes ont sciemment menti pour ruiner la France et maquillé les comptes publics ! ». Le 12 novembre, sur les bancs de l’Assemblée, le député RN Jean-Philippe Tanguy n’a pas mâché ses mots concernant l’ancien ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
Le 10 novembre, Marine Le Pen affirmait sur X que la missive était une nouvelle preuve que Bruno Le Maire « et l’ensemble du gouvernement, en parallèle, mentaient aux Français », évoquant même « une complicité de faillite frauduleuse ». Des accusations contre le gouvernement de l’époque qui mettent l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne en accusation.
Cette dernière n’a pas tardé à riposter contre son ancien ministre. Interrogée sur LCI, elle balaie les griefs de Le Maire d’un revers : « Je n’ai pas de leçons à recevoir sur la maîtrise des dépenses publiques et la tenue de notre déficit public ».
Elle vante par ailleurs ses réformes : assurance-chômage, retraites qui généreraient selon elle « 30 milliards d’économies à horizon 2030 », et contre-attaque sur les revues des dépenses lancées sous son mandat.
Désavoué par son ancien Premier ministre, Bruno Le Maire, dont le retour au gouvernement en octobre a été immédiatement avorté après des critiques massives venant de tous bords, tente de redorer son blason diluant sa responsabilité avec celle de l’exécutif. Pour l’heure, l’ancien ministre n’a reçu aucun soutien dans son propre camp.