France

France : un rapport recommande la fin de l’alcool à la buvette de l’Assemblée

En France, un rapport parlementaire remis le 31 octobre préconise l’interdiction de la vente d’alcool à la buvette de l’Assemblée nationale et son exclusion des frais de mandat des députés. Emmanuel Duplessy, élu du Loiret (NFP–Génération.s), invoque la santé publique et la cohérence avec les règles du travail.

Un rapport parlementaire, examiné le 3 novembre en commission des lois dans le cadre du projet de loi de finances, met en lumière une pratique courante au palais Bourbon. Emmanuel Duplessy y dénonce un privilège qui heurte les Français : la possibilité pour les députés de consommer et de faire rembourser des boissons alcoolisées sur leur lieu de travail.

Il souligne que la buvette, accessible de 9 heures à minuit, génère près de 100 000 euros de recettes annuelles issues de l’alcool en 2024.

Ces consommations, non limitées aux élus, puisque les ministres, collaborateurs et anciens parlementaires y ont accès, pourraient en partie être imputées à l’avance mensuelle de frais de mandat (AFM), fixée à 6 353 euros par mois pour la plupart des députés.

Réactions vives sur les réseaux et au sein de l’hémicycle

Cette proposition, loin d’être isolée, reprend une idée avancée cet été par Cyrielle Chatelain, présidente du groupe Écologiste et Social. Elle fait écho à des épisodes passés, comme les excès observés lors des débats sur la réforme des retraites en 2023, où des députés ont été vus ivres ou vomissant, alimentant la presse.

Le coût reste modeste, avec environ 20 euros par mois et par député, mais en période de restriction budgétaire, le principe d’exemplarité est mis en avant par les détracteurs de la buvette.

L’alcool resterait autorisé pour les réceptions officielles ou dîners de travail, et pourrait être remboursé lors de repas extérieurs.

Sur X, les réactions fusent, mêlant ironie et indignation. Le député RN Alexandre Loubet s’insurge : « Si vous cherchiez une bonne raison d’être contre la gauche, vous l’avez ! »

D’autres voix, comme celle de Julien Odoul, toujours au RN, ironisent : « Ça coule de source ! »

Pour que cette recommandation devienne réalité, il faudra que le bureau de l’Assemblée et les présidents de groupe s’en emparent, au-delà des débats budgétaires actuels. En attendant, elle ravive le questionnement sur les privilèges parlementaires, dans un contexte de restrictions budgétaires pour l’État.