Le second mandat d’Emmanuel Macron, marqué par des engagements ambitieux en faveur de la réindustrialisation, révèle aujourd’hui ses limites avec un essoufflement patent de la dynamique industrielle française. Les données récentes tendent à témoigner d’un échec dans le secteur productif pour le président de la République dans un contexte financier morose pour Paris.
Un bilan alarmant malgré les discours volontaristes
Les données publiées par la Direction générale des Entreprises (DGE) confirment un solde net négatif pour la réindustrialisation au premier semestre 2025 : 44 ouvertures contre 82 fermetures d’usines, soit une perte nette de 38 sites.
Ce ralentissement, observé depuis 2024, contraste avec les annonces de l’exécutif. Le ministre délégué à l’Industrie, Sébastien Martin, admet que « la situation n’est pas satisfaisante » et pointe l’instabilité politique comme un frein majeur, estimant qu’elle a coûté 0,3 point de croissance et des milliers d’emplois.
Dans une tribune collective publiée le 1er novembre 2025, des chefs d’entreprise emmenés par Éric Trappier, président de l’UIMM, alertent sur les nouvelles charges fiscales et normatives. Ils dénoncent plus de 10 milliards d’euros d’impôts supplémentaires pour 2026, malgré la reprise de la baisse de la CVAE. « On ne peut pas saluer l’industrie d’une main et creuser sa tombe de l’autre ! », écrivent-ils, soulignant que les défaillances d’entreprises atteignent leur plus haut niveau depuis 2009.
Ce « cocktail toxique » sape la trésorerie, l’investissement et la compétitivité face à une concurrence internationale agressive. Le patron de Michelin, Florent Menegaux, renchérit en déplorant des coûts de production « non compétitifs » en France, avec un coût du travail « déraisonnable » qui pèse sur l’innovation. Il appelle à alléger la fiscalité pour créer de la richesse avant de la répartir.
Le désenchantement général de la fin de règne d’Emmanuel Macron, qui a multiplié les initiatives de communication autour de la question de la réindustrialistation, est amplifié par les tensions commerciales et l’incertitude politique. Malgré des secteurs dynamiques comme l’industrie verte (+11 solde) ou la défense (+8), l’effort global s’essouffle. Les investissements étrangers chutent de 7 %, et les extensions de sites (86 contre 39 réductions) ne compensent pas les pertes dans un pays où le poids industriel dans le PIB stagne à un niveau abyssal.