France

Les leaders chrétiens réagissent à l'interdiction de Noël dans certains pays musulmans

Pour les responsables de l'Eglise catholique en Angleterre et au pays de Galles, les chrétiens sont aujourd'hui «le peuple le plus persécuté au monde» . Il faut selon eux, «retrouver les valeurs spirituelles chrétiennes» en ces temps obscurs.

Alors que des millions de chrétiens célébreront ce soir et demain le réveillon de Noël et la messe minuit aux quatre coins du globe, certains dignitaires de l'Eglise catholique romaine déplorent la situation géopolitique actuelle, marquée par des tensions religieuses, notamment en Orient où la population chrétienne vit dans des conditions de persécution difficiles. 

Ainsi, le chef de l'Eglise catholique romaine en Angleterre et au Pays de Galles, le Cardinal Vincent Nichols, a souligné dans un entretien avec la presse britannique que la récente interdiction de célébrer Noël dans plusieurs pays musulmans comme la Somalie ou le Bruneï, où les contrevenants s'exposent à de lourdes peines pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison, est «une preuve de la nécessité de résister à l'intolérance dont le christianisme est victime dans le monde». 

Arrêter de «se voiler la face» sur la persécution des chrétiens dans le monde

Pour le cardinal, les dirigeants des pays occidentaux et ceux qui font partie de l'«inteligentsia» doivent «arrêter de se voiler la face» et admettre que les chrétiens sont aujourd'hui menacés aux quatre coins de la planète et sont de fait, la population la plus persécutée au monde».

Vincent Nichols fait ainsi écho aux propos de l'évêque de Leeds qui avait déclaré au Times que le monde «ne doit pas rester silencieux plus longtemps devant la réalité de ces femmes et de ces filles qui sont réduites en esclavage sexuel et soumises à des viols simplement à cause de leur foi chrétienne».

Monseigneur Baines avait également accusé la même «intelligentsia» occidentale d'être «religieusement analphabète» et d'être «trop gênée et mal à l'aise pour protester contre ces persécutions». 

Le cardinal Nichols a ajouté que l'initiative du Sultan du Bruneï suivait celles prises, en d'autres temps, par des pays athées comme l'URSS, la Chine ou le Vietnam qui avaient interdit Noël durant la période communiste, ajoutant, qu'en Chine c'était «toujours le cas».  

«Nous devons être plus directs en ce qui concerne nos vies spirituelles et la relation cruciale que nous avons avec Dieu en tant qu'êtres humains, a-t-il ajouté. 

Etre solidaire avec les chrétiens d'Orient plus que jamais persécutés

Dans un entretien au Figaro, le père Matthieu Rougé, curé de Saint-Ferdinand-des-Ternes à Paris a, lui, soutenu que «beaucoup de responsables publics semblent ne pas concevoir d'autre réponse à l'islamisme violent que le renforcement d'un anti catholicisme primaire».

Selon lui, «les conditions de violence et d'oppression de la naissance de Jésus, l'imbroglio politico-militaire qui caractérisait alors la Terre Sainte, le mettent en prise immédiate avec ce que vivent aujourd'hui les chrétiens d'Orient».

«Le monde entier semble parfois les avoir abandonnés mais le Christ sera toujours auprès d'eux. Cela dit, les catholiques en France se sentent aujourd'hui très proches de leurs frères et sœurs d'Orient. Les célébrations de Noël seront une occasion, très largement saisie, de prière et de partage matériel avec ces communautés chrétiennes particulièrement éprouvées», a-t-il conclu dans son entretien au Figaro.